"Unomgcana" - le sac dans lequel tient toute une vie

"Unomgcana" ou "Umaskhenkethe" est le mot Xhosa pour désigner le sac de maille en plastique fabriqué en Chine. Unomgcana signifie «celui avec les lignes », et Umaskhenkethe signifie « le voyageur ». En Afrique du Sud, ce sac est plus communément appelé "China bags". Ces sacs indispensables aux pauvres sont omniprésents, et portent donc plusieurs noms selon l'endroit du monde où on les trouve: on les surnomme ainsi "le sac Ghana doit rentrer à la maison" au Nigeria, le "sac du Bangladesh" au Royaume-Uni, le "sac turc" en Allemagne, le "sac mexicain" aux États Unis, ou encore "la Samsonite guyanaise" dans les Caraïbes. Ces noms aliénants révèlent quelque chose de l'inquiétude exprimée envers les porteurs de ces sacs dans les communautés dans lesquelles ils se déplacent. Ils sont devenus les symboles globaux des migrations - non seulement au-delà des frontières, mais aussi au sein des pays. Solides, bon marché, légers, étanches, ces humbles objets sont déjà presque une maison, et le moyen de survie de celui qui n'a presque rien, sinon ce qui tient dans deux ou trois de ces sacs. Qui sont, pour nous, à L'Autre Quotidien (nous en possédons, oui), des objets parfaits. Une des grandes réussites du design de la fin du vingtième siècle et le symbole vivant de l'ère de la mondialisation et des migrations. 

La jeune photographe sud-africaine Nobukho Nqaba, qui vit actuellement au Cap, partage à l'évidence notre fascination et notre tendresse pour le sac des pauvres, et sa série de photos sur le "Unomgcana" a été exposée récemment au festival de photos de Lagos, Nigéria.