Dans les journaux ce matin, vaguement lus, l’écœurement devant ces appels à profiter de ces temps qui s’ouvrent : quelle allégresse, vraiment, d’avoir du temps pour lire, apprendre le piano et les langues étrangères, les chants des oiseaux et les silences ralenti de l’économie patriotiquement mis en arrêt forcé. L’écœurement devant les éditorialistes des intérieurs jouissant du temps comme hier encore des corps livrés à leur merci et pour leur contentement, sans autre consentement que leur bon plaisir. Piano où courir leurs doigts veules tandis que dehors meurent ceux qui meurent parce qu’ils sont dehors, et que crèvent davantage de notre enfermement ceux qui sont enfermés : langues étrangères qui ne seraient qu’un exotisme de plus dans leur vie où tout autre qu’eux est un folklore : chants des oiseaux qu’ils massacrent le reste de l’année pour construire des aéroports. Mais là, ils ont du temps à ne plus savoir que faire.
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