Une saison en enfer. Par Tieri Briet
Il y a ces deux passages d’Antoni Casas Ros. Extralucides, ils peuvent aider à traverser novembre sans fêtes : « Toute la violence de notre temps, toute la crapulerie politique vient du fait que personne ne regarde personne. Les distances se creusent, les fissures deviennent des précipices dans lesquels les guerres et les destructions s'engouffrent. » C'est dans “Le Théorème d'Almodovar”, page 79 de l'édition folio.
Et page 89, il y a encore ces cinq phrases de salubrité publique, pour qui veut encore contrer les propagandes et l'hystérie que le gouvernement alimente : « Il n'y a rien à défendre. Nous avons abandonné tous nos rêves. Nous avons vécu en conformité. Nous n'avons cherché que le confort et, dans cette quête acide, la joie nous a échappé. Toute œuvre d'art réveille en nous ce que l'être a de plus vivant, de plus subversif, de plus libre. »
Tieri Briet, le 30 octobre 2020
Né en 1964 dans une cité de Savigny-sur-Orge où il a grandi à l'ombre d'une piscine municipale, Tieri Briet a longtemps été peintre avant d'exercer divers métiers d'intermittent dans le cinéma et de fonder une petite maison d'édition de livres pour enfants. Devenu voyageur-ferrailleur pour pouvoir écrire à plein temps, il est aussi l'auteur d'un récit sur les sans-papiers à travers les frontières, « Primitifs en position d'entraver », aux éditions de l'Amourier, de livres pour enfants et d'un roman où il raconte la vie de Musine Kokalari, une écrivaine incarcérée à vie dans l'Albanie communiste, aux éditions du Rouergue. Il écrit pour la Revue des ressources, Ballast et L'Autre Quotidien en continuant d'explorer la Bosnie, le Kosovo et l'Albanie pour rédiger son prochain livre, « En cherchant refuge nous n'avons traversé que l'exil ».
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