Contre la guerre au Nagorno Karabakh : un point de vue arménien
Avant de développer notre déclaration décoloniale, antifasciste et écoféministe depuis l’Arménie, nous tenons à préciser qu’il nous a semblé important de situer notre position dans des circonstances découlant de conditions géographiques et politiques très spécifiques et de décisions qui ont précédé le déroulement de la guerre en 2020. La violence n’est pas abstraite et silencieuse; nous ne devrions pas l’être non plus. [Les quatre auteurs résident en Arménie.]
Les origines (coloniales) du conflit
Le conflit du Nagorno Karabakh, un différend sur la région enclavée appelée «Haut-Karabakh» dans le dit «Caucase du Sud», est un produit colonial remontant au début de l’époque soviétique lorsque Joseph Staline – alors commissaire des Nationalités pour l’Union soviétique – a pris la décision de transférer le Nagorno Karabakh, habité par une majorité de la population arménienne indigène, sous le contrôle de la République socialiste soviétique (RSS) d’Azerbaïdjan, riche en pétrole, afin de renforcer sa propre alliance avec la Turquie d’Atatürk [1923-1938], alors apparemment pro-socialiste. Pendant les années soviétiques, l’Oblast [unité administrative] autonome du Haut-Karabakh (NKAO-Nagorno-Karabakh Autonomous Oblast) est resté un territoire autonome sous la juridiction de l’Azerbaïdjan soviétique, avec une majorité d’Arméniens et une minorité de populations azerbaïdjanaises, russes, ukrainiennes, biélorusses, grecques, tatares et géorgiennes jusqu’à la fin de l’URSS.
La période moderne et la guerre de 1988-1994
En février 1988, après des décennies de politiques colonialistes biaisées et oppressives de la part des colons de la RSS d’Azerbaïdjan envers la population arménienne du NKAO, des manifestations de masse en faveur de l’unification du Nagorno Karabakh avec l’Arménie ont eu lieu d’abord dans la capitale de la région, Stepanakert, puis à Erevan. Bientôt, le Conseil suprême de la NKAO a émis une demande de transfert de la région à l’Arménie soviétique.
Ces tentatives d’autodétermination se sont toutefois heurtées à un pogrom génocidaire anti-Arménien dans la ville côtière azerbaïdjanaise de Soumgaït [le 27 février 1988], puis à deux pogroms similaires à Kirovabad [en novembre 1988] et Bakou, ce dernier en janvier 1990 [du 12 au 19]. Ces tensions se sont rapidement transformées en guérilla entre les deux parties, et le 2 septembre 1991, la République du Haut-Karabakh a été proclamée à Stepanakert, puis approuvée par référendum en décembre. Elle a été rejetée par le gouvernement soviétique d’Azerbaïdjan, boycottée par les 20% de la population azerbaïdjanaise de la région, mais adoptée démocratiquement avec 99,98% de votes «pour» l’indépendance.
L’Azerbaïdjan a déclaré son indépendance vis-à-vis des Soviétiques un mois plus tard seulement, le 18 octobre. Bien que la raison même de l’indépendance de l’Azerbaïdjan soit fondée sur le principe d’autodétermination du droit international, réservé dans la loi sur la sécession de l’URSS et dans la Constitution de l’URSS et protégé dans le chapitre I, L’article I de la Charte des Nations unies et du Pacte international relatif aux droits civils et politiques en tant que droit de «tous les peuples», la propre déclaration d’indépendance du NKAO – une tentative de défaire la manœuvre impériale injuste de Staline – a été accueillie par le déni et la violence, faisant ainsi de la République azerbaïdjanaise nouvellement née rien de moins qu’un État colonisateur lui-même.
Les affrontements se sont transformés en une guerre destructrice à grande échelle de 1992 à 1994. Guerre dans laquelle la Russie post-soviétique (plus ouvertement) et la Turquie génocidaire [référence au génocide des Arméniens perpétré entre 1915 et 1923], alliée de l’OTAN (plus discrètement), ont pris parti sur la base de leurs objectifs géopolitiques et de leurs ambitions impérialistes, ce qui a conduit à un cessez-le-feu instable basé sur le protocole de Bichkek [capitale du Kirghizistan] en 1994. Des dizaines de milliers de personnes, y compris des civils, ont été tuées pendant la guerre qui a connu des épisodes horribles comme le massacre de civils azéris à Khojaly [dans la région d’Askeran du Haut-Karaback], des centaines de milliers ont été déplacées des deux côtés et une grande partie du NKAO plus sept territoires adjacents ont fini sous le contrôle des forces arméniennes.
Les décennies d’après-guerre
Après le cessez-le-feu, la menace de guerre magistralement orchestrée a contrôlé et privé les peuples d’Arménie, du Nagorno Karabakh et d’Azerbaïdjan d’une prise de décision autonome et décolonisée dans les domaines social, politique et économique. Pendant des décennies, des gouvernements corrompus et non élus ont pillé, opprimé et exercé la violence sur le peuple, empêchant toute possibilité de changement de régime dans les pays.
Des techniques d’exploitation et d’oppression similaires utilisées par les classes dirigeantes en Arménie, en Azerbaïdjan, en Russie et en Turquie – qui ont profité de la corruption, de l’autoritarisme, de l’exploitation minière des métaux lourds et des combustibles fossiles, du commerce et des ventes d’armes de destruction massive fondées sur la glorification de la guerre et de l’hétéro-patriarcat – ont étouffé toute possibilité de solidarité écoféministe post-nationale, décoloniale, anti-patriarcale et antifasciste à long terme par-delà les frontières entre toutes les classes, races, ethnies, genres, orientations sexuelles, langues, capacités, cultures et âges dans tous les pays concernés.
Les élites politiques minoritaires et les classes dirigeantes de chaque pays ont également fait preuve de plus de solidarité entre elles qu’avec la majorité opprimée du peuple, faisant taire les dissidents en incitant à la rupture du cessez-le-feu à travers les frontières fermées. Les plus riches se sont libérés de la conscription, tandis que les recrues des couches les plus pauvres de la société ont été victimes de violences, d’abus, de suicides et d’assassinats pendant le service militaire.
Toute possibilité de résolution pacifique du conflit a été enterrée dans des réunions diplomatiques représentatives et classifiées et cela a abouti au maintien du statu quo préservé pendant 30 ans, ce qui a été profitable aux puissances impériales qui font le commerce des armes et à leurs représentants dans les pays en conflit.
Les peuples de l’Arménie, du Nagorno Karabakh et de l’Azerbaïdjan se sont accommodés d’une rhétorique fasciste et xénophobe l’un envers l’autre, période durant laquelle trois générations ont grandi en reproduisant l’hostilité ethnique et religieuse, précédemment plus ou moins empêchée/apaisée par la politique de «fraternité nationale» à l’époque soviétique. Le fascisme, le racisme et la xénophobie ont atteint un niveau particulièrement élevé en Azerbaïdjan, se manifestant dans le discours officiel, comme le tweet du président Ilham Aliyev de 2015 déclarant que «l’Arménie n’est même pas une colonie, elle n’est même pas digne d’être une servante»; ainsi que dans la pratique de l’État, à l’exemple de l’officier de l’armée azerbaïdjanaise Ramil Safarov qui a assassiné à la hache le lieutenant arménien endormi Gurgen Margaryan [le 11 janvier 2004] au cours d’un séminaire de formation parrainé par l’OTAN à Budapest, puis a été gracié, proclamé héros, promu et récompensé par le président Ilham Aliyev.
Alors que l’Azerbaïdjan reste un État dictatorial, le peuple arménien a tenté de briser le cercle vicieux et a lancé un mouvement de protestation en 2018 qui a abouti à un transfert pacifique du pouvoir d’une oligarchie kleptocratique à un establishment néolibéral. Le gouvernement démocratique nouvellement formé [en mai 2018] a fait de nombreuses tentatives, quoique insuffisantes, pour restaurer les ressources publiques pillées. Cependant, cette «révolution» nationale bourgeoise et démocratique – qui n’a pas résisté (et rejeté) au système patriarcal, colonial, capitaliste néolibéral et anti-environnemental, qui manifeste une opposition institutionnelle à l’égard de mouvements fragmentés de défense des droits des travailleurs et aux revendications écoféministes, populaires et de celles des communautés de base de l’industrie minière – est vouée à l’échec et risque de s’inverser tôt ou tard. Les pouvoirs régionaux autocratiques, il va sans dire, seraient désireux d’œuvrer à ce renversement. Si ce n’est pas par un coup d’État, alors peut-être par une guerre.
La guerre de 2020
Le 27 septembre 2020, le régime dictatorial azerbaïdjanais a déclenché une guerre soutenue par la Turquie contre le Nagorno Karabakh avec pour objectif politique de «mettre fin à l’occupation arménienne» et de restaurer son «intégrité territoriale». Qui a lancé l’agression n’est ni une question de commentaire, ni une question d’opinion, comme le suggèrent de nombreuses opinions centristes «impartiales». Car il s’agit d’un fait établi. Se trouvant dans une impasse politique et économique exacerbée par la chute des prix du pétrole depuis mars de cette année, le régime autocratique du président azerbaïdjanais Ilham Aliyev semble avoir décidé, une fois de plus, de jouer sa dernière carte de la guerre et du nationalisme, détournant ainsi l’attention de son peuple en direction du Haut-Karabakh.
La Turquie, dans la foulée de son approche expansionniste néo-ottomane, est une partie évidente du conflit, étant du côté de l’Azerbaïdjan tant sur le plan diplomatique que sur le champ de bataille, fournissant non seulement des armes et du personnel spécialisé, mais aussi au moins des centaines de mercenaires en provenance de Syrie. Le régime de Recep Tayyip Erdogan tente non seulement de démanteler le format du groupe de Minsk [coprésidé par les Etats-Unis, la France et la Russie] de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) et de s’insérer dans cette problématique afin d’avoir son mot à dire dans la région, mais aussi d’ouvrir un nouveau front de guerre par procuration avec la Russie, en déstabilisant une autre région sous l’influence de cette dernière, afin d’obtenir des gains sur d’autres fronts coloniaux, à savoir la Syrie et la Libye. En outre, cela pourrait également avoir une signification interne pour le régime de Recep Tayyip Erdogan, car pendant des années, l’expansionnisme turc et les ambitions néo-ottomanes, associés à la répression des opposants politiques et des antifascistes qui ont tenté de résister, ont servi Erdogan et son establishment comme source de légitimité et ont détourné la population des effets dévastateurs des politiques économiques néolibérales et des privatisations incessantes. La classe pétrodollar dirigeante d’Azerbaïdjan a ouvertement accueilli le paradigme turco-suprémaciste – le slogan «une nation, deux États» n’est rien d’autre que la soumission forcée des Azerbaïdjanais à l’élite politique turque.
La Russie, en revanche, qui arme les deux pays depuis des décennies et utilise le conflit pour accroître sa propre influence politique et économique dans la région, s’attend probablement à ce que l’Arménie cède les restes de sa souveraineté politique et économique, et certains des progrès démocratiques de l’après-Révolution de velours [de 2018], en échange de la paix.
D’après le nombre de victimes militaires que les deux parties se rapportent l’une à l’autre, la guerre a déjà fait plus de 8000 morts au total et déplacé des milliers de personnes des deux côtés.
Il n’y a pas de vainqueur dans la guerre
Il n’y a pas de «victoire» dans la guerre, sauf pour ceux qui en profitent. La glorification de la guerre est profondément ancrée dans la masculinité toxique du système patriarcal hétéronormatif, dont la perpétuation dépend de l’existence même de la guerre et de son hégémonie idéologique. La guerre efface toutes les luttes anticapitalistes, antimilitaristes, antifascistes, antiracistes, environnementales, féministes et queer. Les discours patriarcaux et nationalistes envahissants deviennent non seulement dominants mais aussi obligatoires, et toute divergence par rapport au courant dominant est considérée comme une nouvelle trahison punissable envers l’«État-nation» et l’«armée-nation».
Une autre guerre signifie une autre vague d’exacerbation de la haine, fermant les portes à la réconciliation et à la confiance, la montée du nationalisme et les attaques contre les voix marginalisées qui défient la machinerie de la production de guerre et l’expansion impérialiste. Cette guerre, comme toute autre, a également de graves conséquences environnementales, dépassant les frontières et les identités. Cette partie de la Terre, déjà endommagée et épuisée par l’exploitation minière presque à un point de non-retour, est maintenant détruite quotidiennement.
La militarisation devient omniprésente: sur le plan personnel, en suivant le flux d’informations, en se renseignant sur les victimes, les bombardements incessants et les destructions, en faisant du travail bénévole pour soutenir les réfugiés, nous ne ressentons plus la frontière entre la militarisation et le «retrait». Il ne semble pas y avoir de possibilité de «ne pas faire partie de la guerre», donc le seul secours reste l’assistance, le soutien mutuel et les réseaux de solidarité qui aident à maintenir nos valeurs et à assurer notre survie. Aujourd’hui, la seule solidarité légitime qui nous soit permise est celle qui consiste à mourir ensemble ou à organiser la logistique et le soutien de ceux qui ont fui la zone de combat, la solidarité entre les sexes en matière de soins, de guérison et de restauration des dégâts physiques, psychologiques et écologiques. Dès le plus jeune âge, nos corps ne nous appartiennent pas, ils sont d’une manière ou d’une autre considérés comme des serviteurs du conflit. Ce cycle doit prendre fin. Nous avons besoin d’un mouvement politique antifasciste solide en faveur de la paix et de son agenda.
Jusqu’à présent, nous n’avons pas réussi à former un tel mouvement en partie parce que 1° la critique du nationalisme, du patriarcat, du capitalisme et du militarisme reste largement un discours marginal et réprimé, 2° les positions anti-guerre ne sont pas viables dans les conditions d’agression militaire étrangère et de discours expansionniste, 3° les discours pro-paix déjà marginaux sont souvent dominés par les libéraux, des approches de haut en bas qui égalisent et homogénéisent les dynamiques, les contextes et les réalités du pouvoir, et 4° les positions antinationalistes et internationalistes sont souvent facilement identifiées à l’expérience soviétique du socialisme totalitaire, dont la mémoire collective ne laisse que peu ou pas de place à la politique de gauche. Pour que de tels espaces s’ouvrent dans la région au sens large, une lutte pour la décolonisation devrait être coordonnée avec celle contre les dictatures d’Azerbaïdjan, de Turquie et de Russie, voire même précédée par leur renversement [voir à ce sujet l’article de pacifistes d’Azerbaïdjan publié sur ce site en date du 11 octobre ].
L’Union soviétique n’était pas la solution de paix, mais une partie du problème. Tout comme le système capitaliste occidental, elle a activement contribué à la vision moderniste de la supériorité anthropocentrique et colonialiste de l’«Humain», qui s’est manifestée par le progrès scientifique, l’expansion militaro-industrielle et le commerce des armes, l’exploitation du travail, la discipline et le contrôle des corps et des esprits.
L’heure est à l’action écoféministe décolonisée, antifasciste et antimilitariste
Nous demandons à l’Azerbaïdjan de cesser les attaques; ce conflit ne peut avoir une solution militaire.
Nous appelons à remplacer les cadres idéologiques de la nation et du territoire par ceux des personnes et des droits. Les droits des personnes, pas ceux des États. Le conflit ne peut pas continuer à être vu uniquement à travers le principe légaliste de l’intégrité territoriale.
Nous appelons à la reconnaissance de l’autodétermination du Nagorno Karabakh et à l’annulation de la manœuvre coloniale soviétique d’il y a un siècle. Les frontières tracées au début du XXe siècle par les bolcheviks et réifiées par l’Azerbaïdjan indépendant n’ont jamais reflété les droits de la majorité des habitants du Nagorno Karabakh. Elles ont créé les conditions d’une guerre perpétuelle dans la région, et par conséquent le déplacement de populations et la nécessité d’une zone tampon constituée des territoires adjacents.
Nous soulignons l’importance du droit de tous les réfugié·e·s à retourner dans leurs foyers et de leur droit à l’autodétermination dans des conditions de démilitarisation, de désintoxication des sociétés de la haine mutuelle, de garanties mutuelles et solides de sécurité, et de la retenue des puissances impérialistes fascistes qui s’ingèrent dans la région – les réfugiés azerbaïdjanais des sept territoires adjacents et les réfugiés arméniens de Bakou, Soumgaït, Nakhitchevan et d’autres villes azéries autrefois peuplées d’Arméniens.
Nous appelons à l’abandon des positions expansionnistes et maximalistes au profit de positions post-nationales.
Nous demandons une reconnaissance multilatérale et des réparations pour les génocides et les massacres passés afin d’éviter de futurs génocides et massacres, à savoir le génocide arménien, les massacres de Chouchi [pogroms anti-arméniens qui ont eu lieu du 22 au 26 mars 1920 à Chouchi dans le Haut-Karabakh durant la guerre arméno-azérie de 1918-1922], les pogroms de Soumgaït, de Kirovabad, de Bakou et le massacre de Khojaly.
Nous exprimons notre solidarité avec nos compatriotes en Azerbaïdjan, en Turquie et au-delà, qui ont élevé leur voix contre cette guerre.
Nous appelons à la paix mondiale et à la démilitarisation. Pour l’abolition du complexe militaro-industriel colonial et du commerce des armes, soutenu par les industries d’extraction de métaux lourds et de combustibles fossiles. Pour l’arrêt de l’extraction des métaux lourds et de la combustion des combustibles fossiles dans le monde entier.
Nous appelons à la solidarité et à la coexistence pacifique au-delà des frontières, des identités et des classes opprimées.
Nous appelons à adopter le respect de la vie – humaine et non humaine – comme principe politique dominant.
Nous appelons à une lutte internationale pour la suppression du fascisme, des appétits dictatoriaux du système capitaliste et de ses agents dans notre région et au-delà. Nous dénonçons le totalitarisme et sa propagande sous toutes ses formes.
Nous rêvons d’une cohabitation post-nationaliste, pluraliste et durable pour les peuples du Caucase dans le cadre d’une écologie politique orientée vers la vie, par la création de communautés autonomes et autogérées internationalistes dans la région.
Par A.N., M.S., P.H., T.T.
(Contribution publiée le 12 octobre 2020 sur le site arménien Sev Bibar qui mis à disposition sa plateforme; traduction rédaction A l’Encontre)
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Post-scriptum. Il y a deux précisions que nous aimerions apporter après avoir reçu quelques commentaires de lecteurs.
1° En parlant des différents réfugiés, dans le cadre de leur droit au retour, nous avons mentionné les Azéris des sept régions adjacentes, mais nous avons omis de mentionner les réfugiés azéris originaires de la RSS d’Arménie et du NKAO. Ceci, comme cela devrait ressortir clairement de l’esprit de notre texte, était purement involontaire. De même, d’autre part, certains réfugiés arméniens n’ont pas été mentionnés dans notre texte, comme ceux de Shahumyan, une région adjacente de la NKAO, ou ceux d’autres localités alors peuplées par des Arméniens, comme Getashen, etc. En bref, lorsque nous disons «tous les réfugiés», nous voulons dire tous les réfugiés.
2° Certains lecteurs, a-t-on fait remarquer, pourraient lire la «nécessité d’une zone tampon constituée des territoires adjacents», en réalité écrite dans le cadre d’un récit historique, comme une revendication sur l’irréversibilité permanente de cette situation. A ceux-là, nous invitons à (re)lire le paragraphe qui suit immédiatement cette phrase, ce qui devrait résoudre tout malentendu de ce genre. (13 octobre; traduction rédaction A l’Encontre)