Leopold Strobl au-delà du ciel, à l'intérieur

Pour certains, il en va de la terre qu'elle est bleue comme une orange, pour d'autres le soleil est trop vert. Leopold Strobl, artiste brut autrichien est de ceux-là. Il en a même fait une fixette de trente-cinq ans à son rythme. Peindre nuit et jour ce ciel vert - jamais autre… 

Leopold Strobl a toujours été un artiste, depuis ses premiers jours d’école. Pendant plus de trente-cinq ans, il s’est exclusivement consacré à la création artistique. Marié, il vit maintenant en Basse Autriche, à Poysdorf et Kritzendorf. Il a travaillé pendant 12 ans dans les ateliers ouverts du centre (et musée d'art brut) Gugging. « Je devais le faire le jour et la nuit…peindre le vert du ciel », affirme l'artiste lorsqu’on lui demande ce qu’il préfère quand il travaille sur ses œuvres.

Dans la création, il procède de la même façon : une fois que le motif a été choisi, il se consacre dans un premier temps aux zones de couleur noires. Arrive ensuite le ciel, toujours vert. Pour finir, Strobl marque la frontière entre le noir et le ciel. Une fois son papier journal retravaillé, il vient délicatement le coller sur un morceau de papier à dessin. Puis, signe l’œuvre au crayon de papier de son symbole personnel. La signature est formée de son nom et d’un cœur qui renferme une croix avec des rayons. Ce signe est important aux yeux de Leopold car il est très pieux. Ses œuvres ne comportent pas de titre – une œuvre signifie et parle pour elle-même.

Pour lui, l’art est aussi synonyme de communication. A travers lui, il parvient à exprimer ce qui est important : la tranquillité, l’intensité et la paix. Strobl est très reconnaissant du don qu’il a obtenu, pour son talent ; il est heureux d’être en mesure de répondre à ses pulsions artistiques et aux discussions qui en découlent. 

Il y a quelque chose de captivant à regarder ses œuvres. On peut se perdre soi-même, pour finalement mieux se retrouver. Ses œuvres reflètent la liberté de l’artiste qui, à travers des lignes et des formes épurées, donne au spectateur une part d’orientation qu’il est très difficile de décrire avec précision.

« Parfois, je me sens un peu bizarre…comme si quelque part je ne faisais pas partie de ce monde », dit Leopold Strobl.

C'est pas trop grave, humainement, nous non plus qui préférerons toujours une représentation personnelle à un modèle académisé.

Jean-Pierre Simard le 27/03/17

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