Blccus des lycées : des présumés membres du MILI assignés à résidence
Hier, une manifestation non-autorisée s’est tenue Place de la Nation à Paris. Au même moment, alors que de nombreux lycées parisiens étaient bloqués par les manifestants, le préfet interdisait à plusieurs lycéens, accusés d’appartenir au Mouvement Inter Luttes Indépendant, de manifester.
Depuis la fin des vacances de février, des appels à manifester contre les violences policières circulaient sur les réseaux sociaux et par sms parmi les lycéens de région parisienne. Le mouvement inter luttes indépendant, mouvement autonome politiquement et syndicalement, qui s’est constitué lors des manifestations pendant la loi travail et pendant le mouvement Nuit debout, avait appelé à bloquer les lycées.
Une trentaine d’établissements bloqués en région parisienne
Dans la matinée, le rectorat -selon Le Monde- annonçait 16 lycées de la capitale bloqués par les manifestants. Le Parisien, lui, parlait de 28 établissements à Paris. Le MILI, lui, annonçait en fin de journée, sur sa page Facebook, une trentaine de lycées bloqués à Paris, mais aussi d’autres en région parisienne, aux Ulis, aux Lilas ou à Gennevilliers ainsi que dans d’autres villes françaises. Selon le MILI, ils sont, le 23 février, plusieurs milliers à participer à la manifestation non autorisée à Paris (800 à 1 000 selon la police).
Une quarantaine de personnes interpellées
Les manifestants ont défilé avec des pancartes rappelant le viol de Théo, mais aussi les morts d’Adama, Zyed et Bouna, aux cris de « tout le monde déteste la police ». Alors que des incidents sporadiques ont éclaté ici et là, plusieurs jeunes ayant participé aux blocus et à la manifestation, ont été arrêtés. 11 personnes ont été interpellés, selon le MILI, qui ajoute qu’il y aurait eu également des arrestations en banlieue. De fait, selon le Monde, neuf lycéens de Clichy ont été placés en garde à vue. BFM TV nous indique que 40 personnes ont été arrêtées le 23 février, dont 28 à Paris, pour « vols en réunion » et « dégradations ». Ils seront probablement jugés en comparution immédiate, la justice étant généralement assez expéditive dans ce cas de figure.
Des supposés militants du MILI interdits de manifestation
La veille des manifestations et blocus, la préfecture avait publié, sur son compte twitter, une déclaration, sous le hashtag #BlocusPourThéo, expliquant que « toute incitation ou participation à un attroupement non déclaré engage votre responsabilité morale et juridique ». Nous apprenions également que plusieurs personnes réputées appartenir au MILI (une dizaine selon nos informations) se sont vus interdire de séjour de 9h à 198 h place de la Nation, afin de les empêcher de manifester. Nous publions ici l’avis estampillé du cabinet du Préfet de Paris reçu par l’un d’eux. Il y est notamment rappelé que, « en raison de la prégnance et du niveau élevé de la menace terroriste, qui a conduit le parlement (…) à proroger le régime de l’Etat d’urgence jusqu’au 15 juillet 2017, les forces de l’ordre demeurent fortement mobilisées ». La lettre reçue par ce membre présumé du MILI explique « qu’il y a tout lieu de penser que la présence de M. X, militant actif du Mouvement Inter Luttes Indépendant à la manifestation annoncée (…) viserait à participer à des actions violentes », et qu’il y a donc lieu d’interdire sa présence à la manifestation du 23 février 2017. D’après nos informations, une dizaine de personnes auraient reçu ce type de courrier.
Véronique Valentino le 24 février 2017