Columbia University : le cannabis n'augmente pas les risques de dépression

Malgré sa réputation, qui l'a longtemps lié au développement de troubles mentaux, le cannabis sort lavé de tout soupçon à cet égard, suite à une étude de l'Université de Columbia conduite sur 35 000 adultes dont elle a suivi l'état mental des participants pendant trois ans. D'après ses résultats, il est patent que les fumeurs de cannabis ne sont pas particulièrement susceptibles à une montée d'angoisse ou de dépression à la suite de leur consommation.

Par contre, l'étude étant très prudente dans la rédaction de ses conclusions, et ne souhaitant visiblement pas être accusée d'encourager à la consommation de cannabis, elle a décelé que les fumeurs réguliers de joints  avaient plus de chance que la moyenne de développer d'autres addictions, trois fois plus en ce qui concerne l'alcool, deux fois plus, pour le tabac. En effet, mais on pouvait s'en douter, celui qui fume de la beu a plus de chances de fumer du tabac que celui ne fume rien du tout. 

En voie de légalisation aux USA, le cannabis devient une affaire économique d'ampleur - ce qui explique sans doute que de nombreuses études similaires aient été menées ces dernières années.  L'une, l'an passé, a abouti à la conclusion que fumer de l'herbe n'avait aucune incidence sur la mémoire ou le quotient intellectuel. Une autre,  menée sur 408 cas pris entre 14 et 36 ans, affirmait qu'être un adolescent défoncé ne conduisait en aucun cas à développer des troubles mentaux plus tard. Toutes les études, par contre, conduisent à la même conclusion sur un point : fumer de la skunk ou toute autre variété de plante (à notre avis des OGM) modifiée pour contenir plus de THC et élevée sans avoir jamais vu la lumière du jour augmente considérablement les risques pour les fumeurs.

Comme l'a affirmé au "Telegraph" le docteur Amir Englund, un chercheur en psychopharmacologie et neuroscience du King's College de Londres : "Si on a pu prouver que le cannabis rendait enclin à la cigarette et à l'alcool, comme à sa propre consommation, il a aussi été mis fin à la légende du cannabis générateur et propagateur d'angoisse ou d'anxiété.“

Vous pouvez lire l'étude (en anglais) dans le numéro de JAMA Psychiatry

Christian Perrot