inspirations
“Si je ne sentais pas ma misère, comment pourrais-je sentir ma joie qui est fille aînée de ma misère et qui lui ressemble à faire peur ?”
Léon Bloy - Le mendiant ingrat
pour un autre quotidien
A quoi bon un journal culturel en temps de détresse ?
.............et nous y sommes, ou pas loin........................
..............certains déjà en plein dedans.........................
C'est la question à laquelle nous essayons d'apporter une réponse positive dans chaque numéro.
art
En ces temps de dérives économiques et humanitaires, de guerre, de sectarisme, le Radeau continue à nous interroger sur la nature des valeurs qui devraient nous éveiller, nous réunir, nous fédérer afin d’éviter un naufrage annoncé. La présentation de cette exposition au sein de l’emblématique Espace Niemeyer en collaboration avec Libres comme l’Art n’en a que plus de sens .
L'idée poétique selon laquelle « les portes sont l'architecture de l'intimité » est à la base d'une nouvelle installation de l'artiste portugais Alexandre Farto, alias Vhils. Avec pour toile de fond le désert époustouflant des pyramides de Gizeh, « Doors of Cairo » est une œuvre spécifique au site qui présente une collection stratifiée des portraits gravés caractéristiques de l’artiste.
En 2021, Heavy Water inaugurait un premier volet avec une peinture dense, fluide, traversée de courants et de remous intérieurs. Deux ans plus tard, Head in the Clouds s’élevait vers des ciels plus légers, des formes en suspension, des visages flottants dans la couleur. Avec Too Close to the Sun, la trajectoire s’embrase, se poursuit en apothéose lumineuse et prend des allures d’ascension mythique.
À travers une série d’œuvres inspirées d’un voyage dans la réalité délirante et onirique de Salton Sea, Philippe Mayaux nous convie à une dérive picturale dans les franges délaissées du rêve américain. Une exposition qui enquête sur notre rapport à l’Histoire, à la nature et aux désillusions de la modernité en esquissant les contours d’un futur Solar punk pour nous convier à une méditation sur les ruines, les promesses trahies de la technologie et la délicate vulnérabilité de notre environnement.
images
Bienvenue à Bombay Beach, petite communauté californienne posée au bord du plus grand lac intérieur de l’État. Autrefois station balnéaire en vogue, elle est aujourd’hui un mélange de ville fantôme et de laboratoire artistique à ciel ouvert. Imaginez un décor de film post-apocalyptique.
Grâce à l'encre sur papier hanji qui juxtapose des noirs profonds à de délicates hachures, des scènes surréalistes se déploient dans les dessins de l'artiste Moonassi, basée à Séoul.
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photographie
Une boîte récupérée contenant des images « ratées » devient la matière première de nouvelles compositions en grille, transformant des fragments jetés en nouvelles histoires racontées à travers des traces, des objets et des connexions visuelles inattendues.
Le travail photographique d’Aurore Bagarry est surprenant parce qu’il introduit une forme de présence au monde particulière, dans la lecture des formations géologiques et de leurs érosions, éléments bruts et sauvages des côtes bretonne, guadeloupéenne, martiniquaise, dans un temps géologique, hors de la juridiction des hommes.
En superposant des kimonos historiques et des photographies de famille, Aiko Wakao Austin crée sa propre interprétation de son héritage, s'appuyant sur son expérience dans le journalisme, la photographie et la traduction pour créer une histoire riche et intime.
« Vous n’échapperez pas à la photo » est le slogan de l’édition 2025 de Photo Days en Novembre. Et, effectivement on y parcourra peut-être 88 expositions, 44 rendez-vous, 120 visites guidées et plus de 180 artistes exposés grâce à de nombreux partenaires, privés comme institutionnels.
À travers des images saisissantes et saturées, Victoria Ruiz exprime sa fascination pour la nature, la danse, la spiritualité et la religion africaine diasporique. Citant les systèmes de croyances des Amériques tels que la Santería-Ifá, le Candomblé, l'Umbanda et l'Espiritismo, l'artiste explore l'histoire et la résonance culturelle de la religion en tant que modes de résistance et d'adaptation.
musique
Après la pochette proto-papier peint rose 60’s de Half Mute, le premier Tuxedomoon, celle de Desire anticipait les visions de David Lynch avec sa forêt violette et un son inouï pour l’époque qui mixait, l’air de rien, jazz et cabaret, électro et avant-garde. Inutile de dire qu’on l’a usé, cherchant, au volant, à trouver des correspondances entre paysages ruraux français et envolées inconnues. Un parfait décalage qui absorbait le passéisme de sons radio hexagonaux en offrant une autre leçon de géographie sonore. Il revient remixé et augmenté. Super !
Au moment où un tas de crétins issus des trois religions monothéistes voudraient vous seriner qu’en dehors d’eux - et une obéissance stricte à leurs desiderata passéistes - , votre vie n’a aucune autre valeur que celle qu’ils veulent bien leur attribuer ; il est temps de venir réécouter le blues de l’Afrique du Sud à l’heure de l’apartheid. Ce que cette compilation fournie du label Matsuli Music vous offre à grands coups de cordes souvent aigrelettes. Des histoires qui en racontent de toutes autres que celles audibles à la première écoute.
Assemblée à partir de bandes magnétiques et de cassettes longtemps oubliées, cette collection explore la préhistoire d’Aksak Maboul en dévoilant certains des tours et détours qui ont conduit à la création du légendaire projet de pop expérimentale, fondé en 1977, toujours actif en 2025.
in the mix
science-fiction
L’expérience d’une redoutable mécanique pour déclencher un voyage immobile, en quête de notre extra-terrestre intérieur. Une somptueuse performance littéraire et artistique.
livres
A l’anthropologue Agnès Giard, chercheuse rattachée à l’Université de Paris Nanterre, auteure de Les Amours artificielles au Japon (Albin Michel, octobre 2025) on a voulu poser des questions, suite à la lecture, pour nous tourneboulante, de son livre. On s’accroche, c’est du brutal. Let’s go !
Autour de la disparition d’une star, une formidable, poignante et hilarante galerie de personnages qui se donnent à fond, pour écrire un grand roman systémique du rock, de la marchandisation et de l’échappée belle, possible ou non.
Si le fait divers sert surtout à faire diversion, selon la célèbre formule de Pierre Bourdieu, il peut aussi constituer un formidable vecteur d’investigation des vrais et faux déterminismes, des hasards comme des nécessités, et de tout ce que la société inflige au réel, et plus encore de ce que le récit dominant sait omettre. C’est ce défi que réalise, sous nos yeux d’abord légèrement incrédules, ce « Détruire tout », premier récit de Bernard Bourrit.
Dans les plis et replis de l’histoire de la « découverte » d’un site archéologique célèbre au Mexique, des visions du monde qui se heurtent et se déchirent. Un roman alerte et passionnant.
La vengeance est un plat qui se mange tiède et discrètement (jusqu’à un certain point). En 2017, le premier roman hilarant et implacable de J.D. Kurtness.
cinéma
Oui est un cri de rage et de fiel à s’en crever les yeux et les oreilles. Israël y est plus que jamais le réel à l’excès qui soumet qui y vit à en rejoindre l’hystérie et d’en vomir l’apocalypse avec l’ironie pour unique catharsis. Mais c’est pour mieux s’aveugler des impasses du hurleur de fond qui n’entend pas que les poèmes d’espérance profanés par la pornographie du présent le sont en fait depuis l’origine.
Si vous étiez à Paris pendant les vacances, et intéressés par le cinéma, vous avez pu avoir la chance de passer quelques heures en compagnie d’Orson Welles, le plus grand des metteurs en scène. Sinon rassurez-vous, l’exposition dure jusqu’à mi-janvier prochain.
bd & mangas
Vendredi 21 novembre, Elena Mistrello a été sommée de remonter dans un avion en arrivant à l’aéroport de Toulouse où elle s’apprêtait à se rendre au festival BD Colomiers invitée par sa maison d’édition Presque Lune pour dédicacer son album “Syndrome Italie”, réalisé avec Tiziana Francesca Vaccaro.
Porté par le trait & les couleurs de Xavier Coste, Antoine de Caunes se raconte et met en image l’expérience singulière vécue par son père, Georges de Caunes, en 1962 : vivre seul sur une île déserte avec pour seuls compagnons une chienne, un chat, des poules, du bétail sauvage et les pierres. On vous ouvre les coulisses de ce livre en compagnie des auteurs.
architecture
L’aspiration à la maison individuelle des Français est bien légitime, surtout quand on est propriétaire du terrain. Oui mais voilà, elles sont désormais la proie des éléments, tant les maisons traditionnelles, c’est-à-dire construites quand prévalait le bons sens des anciens qui n’avaient jamais vu de tornade mais qui savaient épeler glacier, que les maisons de constructeurs qui sont à l’habitat ce que le sucre hyper raffiné est à la poire Comice. Que faire par exemple quand sa maison a été inondée trois fois dans l’année là où il n’y avait jamais d’inondations ?
style
Au premier coup d'œil, on pourrait croire que les récipients crochetés de Jeremy Brooks sont noués avec du cordon en vinyle. Ces pièces ludiques, colorées et méticuleusement travaillées sont en réalité en porcelaine.
Né en 2019, le projet Common Ground à l’ambition de relier les personnes séparées par l'idéologie, la géographie et la culture par le biais de la terre commune que nous occupons. "Avant qu'il n'y ait l'Amérique en tant que pays, ou les États individuels et les identités territoriales qui en découlent et les politiques qui en découlent, il y avait la terre que l'Amérique occupe", écrit Adam Silverman.
Quand on imagine la sculpture sur bois, on se réfère souvent aux masques traditionnels, meubles rustiques ou animaux stylisés. Mais, avec l’artiste ougandais Donald Wasswa, on oublie viteles clichés. Ici, le bois prend des allures science-fictionesques. Là où formes organiques et futuristes semblent flotter entre deux mondes.
La Nuit, c’est un magazine culturel multimédia de 200 pages qui profite des possibilités offertes par l’internet pour faire de chaque numéro un voyage. Elle se lit comme un magazine, en pages plein écran. Ces numéros sont réservés aux abonnés. Pour vous en donner un aperçu, quelques pages du numéro 1.
nous
Tout journal est politique. Celui que nous faisons ne se cache pas cette évidence. Son existence, qui n'était pas donnée, car personne ne nous a invités, est déjà en elle-même un fait politique. Nous faisons irruption. Nous entrons par effraction dans le champ bien gardé des opinions bonnes à entendre. Sachant qu'exister, c'est résister, nous avons fait le choix d'exister. Or choisir est l'acte politique même.






