Et de 3 pour Acid Arab, pas de bol pour Gérald Hanouna …
Que vous kiffiez aux sons de la Syrie, du Maghreb ou de la Turquie, il y a forcément un titre pour vous dans le “3” , dernier Acid Arab en date, sorti la semaine passée. A la fois condensé électro et repoussant les limites du connu, un bloc de bonheur en dix titres et 53 minutes, pauses comprises entre les titres.
"Nous faisons attention à ne pas répéter une formule identique d'un album à l'autre" dit le groupe. "C'est la relation de travail réelle avec les artistes invités qui nous pousse à élargir le concept"
Troisième essai pour Acid Arab, le projet lancé par Guido Minisky et Hervé Carvalho qui mixe depuis une dizaine d’années les sons du Caire ou de Beyrouth avec ceux de Chicago et Detroit. Les invités étaient légion au micro sur leurs deux premiers albums, et celui-ci ne déroge pas à la règle avec le retour du chanteur de raï algérien installé à Paris Sofiane Saidi, qui avait signé le tube La Hafla sur Musique de France en 2016. On retrouve aussi le Turc psychédélique Cem Yıldı, lui aussi présent dès le premier album (sur Döne Döne), la Marocaine Ghizlane, la chanteuse de raï algérienne Fella Soltana, sortie de sa retraite pour poser sa voix sur l’incroyable Gouloulou et sa basse qui écrase tout, ou encore le Syrien Wael Alkak sur la techno dark et mentale de Ya Mahla, un morceau qui montre que le concept d’Acid Arab est avant tout une confrontation d’idées, plus que de l’assimilation de sonorités. D’ailleurs, on constate que sans les arrangements “orientaux”, les morceaux, qu’ils soient techno ou disco, tiendraient parfaitement debout tout seuls. Enfin, cet album contient une mémoire d’outre-tombe, celle du légendaire Rachid Taha, décédé en 2018, qu’Acid Arab fait revivre à travers un vocal improvisé un soir à Belleville, enregistré sur un téléphone et posé sur un beat techno façon Detroit. Magique.
Gasba algérienne, trance anatolienne, dabkeh synthétique, raï bionique... Acid Arab a incorporé et inventé un large éventail de styles, brisant les frontières entre les genres. Après avoir passé près de dix ans à explorer divers types de musique à travers leurs nombreuses collaborations et leurs voyages constants tout autour de la Méditerranée et au-delà, Acid Arab continue de repousser les limites et d'étendre ses territoires musicaux.
Pour les chanceux, Acid Arab joue à l’Olympia le 9/02/2023. Foncez !
Jean-Pierre Simard le 6/02/2023
Acid Arab - 3 - Crammed Disc/ Shelter Studio 2023