A la distance de l'intime avec Barbara Niggl Radloff
Barbara Niggl Radloff (1936-2010) a passé sa jeunesse à Munich, entourée des ruines de la Seconde Guerre mondiale. Sa découverte de la photographie a été le moyen idéal de documenter l'histoire des habitants du Munich d'après-guerre et la dure réalité de leur vie. Le Münchner Stadtmuseum présente pour la première fois au public une rétrospective majeure de son œuvre.
Après avoir suivi un cours préliminaire à la Meisterschule für Mode de Munich (école supérieure de mode), Niggl Radloff a étudié la photographie sous la direction de Hans Schreiner à l'"Institut für Bildjournalismus" de la ville, l'une des principales écoles de photographie de l'Allemagne d'après-guerre. Certaines des premières photos de Niggl Radloff étaient déjà parues dans le "Süddeutsche Zeitung", et en 1960, elle a été recrutée par le "Münchner Illustrierte", où elle était la seule femme photographe de l'équipe. Ses photos paraissent également dans les magazines "Quick" et "twen" et dans "Das Deutsche Lichtbild", le célèbre annuel allemand de la photographie. À Munich et lors de ses voyages à Moscou, Paris et Jérusalem, Niggl Radloff réalise des portraits de personnes de tous horizons, y compris d'écrivains et d'artistes de renommée internationale.
En 1966, elle et son mari, Gunther Radloff, quittent le quartier animé de Schwabing à Munich pour s'installer à Feldafing, sur les rives du lac Starnberg. Elle a interrompu sa carrière naissante de photojournaliste en rangeant son appareil photo pendant un certain temps pour fonder une famille. Puis, au milieu des années 1970, elle est revenue avec une vigueur renouvelée au portrait d'artistes. Dans cette deuxième partie de sa carrière, elle a créé une vaste collection de portraits d'artistes et d'écrivains internationaux en résidence qui, à partir de 1986, ont séjourné à la Villa Waldberta de Munich, à proximité de son domicile.
Les rencontres de la photographe avec des personnalités culturelles de renommée mondiale, telles que Hannah Arendt, Max Horkheimer, Erich Kästner, Carlo Lèvi, Emilio Vedova et Carl Zuckmayer, ont donné lieu à des portraits vivants et accessibles, fruit de sa nature intensément empathique. Elle joue habilement avec la netteté et la douceur de la mise au point, le privé et le public, l'espace psychologique et physique, les gros plans et la distance, et en créant un jeu entre le premier plan et l'arrière-plan, elle dévoile les mystères d'une société en mutation.
Cette exposition, qui s'appuie largement sur le patrimoine artistique de Niggl Radloff, replace son œuvre dans le contexte de la photographie de presse des années 1950 et 1960. Elle ne se concentre pas uniquement sur la photographie de portrait, mais explore les autres intérêts de Niggl Radloff dès le début de sa carrière, notamment la photographie de mode et le reportage social. Ses photographies sont confrontées à une sélection d'images de la collection Photography réalisées par ses contemporains, tels que Regina Relang, Hanna Seewald, Herbert List, Evelyn Richter, Liselotte Strelow et Stefan Moses.
L'exposition est organisée par Maximilian Westphal et Dr. Ulrich Pohlmann en coopération avec Nadine Isabelle Henrich, boursière du programme "Museum Curators of Photography", Alfried Krupp von Bohlen et Halbach Foundation.
À l'occasion de cette exposition, les éditions Schirmer/Mosel ont publié une monographie avec des contributions de Michael Koetzle, Verena Nolte, Ulrich Pohlmann, Ellen Strittmatter et Maximilian Westphal.
Karl Mûnster le 6/12/2021
Barbara Niggl Radloff - Distance intime-> 20 mars 2022
Münchner Stadtmuseum - St.-Jakobs-Platz 1 - 80331 München