Un fil d'anatomie avec Elodie Antoine
Elodie Antoine a commencé par créer des sculptures narratives et poétiques d’une grande simplicité, avec humour et dérision. Son univers riche et dense, souvent axé autour du corps, joue avant tout sur les décalages.
Cette enseignante à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles, membre de la plate-forme Collectif Textile utilise feutre, lycra et autres fermetures éclair pour mettre en scène toutes sortes d’organes et parties du corps humains. En jouant des formes et des matériaux des objets, elle les détourne pour leurs propriétés plastiques, dissociant totalement la forme pure de la fonction initiale. Entre attirance et répulsion, les résultats frappent fort.
Elodie Antoine partage sa vision du lien entre textile et anatomie. «Le textile est une matière douce, très sensuelle et transformable. Le feutre en particulier est très intéressant pour faire des sculptures ,car il permet de faire des formes sans couture, sans suture, comme les organes du corps humain », écrit-elle.
Dès son plus jeune âge, elle se souvient de son penchant pour les textiles : «L’utiliser était évident pour moi car mes deux parents étaient très intéressés par le tricot et la couture – c’était tout autour de moi.»
Elle s’est familiarisée avec les techniques de couture classiques, les maîtrisant pour créer des formes contemporaines qui transcendent la technique et la fibre. Ses sculptures en feutre qui prennent la forme de dents, de membres inférieurs, d’os et d’autres formes organiques particulières sont incroyablement intéressantes. Elodie Antoine utilise un couteau de cuisine pour couper à travers les masses sans prétention pour révéler des coupes transversales anatomiques vibrantes.
Son travail l’emmène sur d’autres territoires que le simple corps et elle œuvre autant avec des pierres que des gants de toilette, des champignons que des animaux, pour un résultat similaire et bluffant. Mais pour l’heure, comme on le voit sur page FB, elle a décidé d’aider à la conception de masques pour améliorer la situation bruxelloise. A croire que là-bas aussi, ils manquent de cerveau de première nécessité …