Pas con, mais vraiment torsion, les photos de Brooke Di Donato

Brooke Di Donato est une photographe new-yorkaise, native de l’Ohio, qui s’est spécialisée dans la photographie conceptuelle et expérimentale, afin de dévoiler ses rêves. Elle décrit son travail comme « une gourmandise étrange pour les yeux », en petite-fille douée de René Magritte.

Brooke Di Donato

Avec ses sujets saisis dans des postures inhabituelles, des objets quotidiens soudainement devenus étranges et les fleurs, très présentes dans son œuvre, Brooke Di Donato sème le trouble dans la pensée du public. Au premier abord banale, la moindre posture trouble les sens dès qu’on décèle l’incohérence dissimulée dans la composition. L’artiste commence son travail dès qu’elle a trouvé un lieu ou un accessoire. En fonction du sujet, elle commence ou non par des dessins préparatoires, et multiplie les essais pour finalement obtenir l’image désirée. Brooke DiDonato est aussi apte à travailler à l’instinct, notamment avec sa série Next Door.

Elle fait poser ses amis et proches dans des postures plus ou moins abracadabrantes, habillés ou nus, et peut parfois prendre cinquante clichés pour avoir un résultat qui lui correspond. La scène se doit de représenter un récit sans début ni fin pour que le spectateur soit déboussolé par la scène. Puis, Brooke essaie de conserver cette idée en composant chacune de ses images. Usant ou non de Photoshop pour un résultat des plus oniriques, l’artiste dévoile un travail où rêve et inconscient se retrouvent, comme dit précédemment, à la manière d’un Magritte ou d’un Delvaux.

Sans Photoshop, elle tente donc d’élaborer ce même effet surréaliste, passant alors plus de temps derrière l’objectif que derrière l’écran de son ordinateur. C’est une intrigue qui s’installe ensuite, pas seulement pour le fait qu’on ne reconnaisse pas l’identité des modèles, mais aussi par la désorientation du public face à ces éléments incohérents introduits dans un monde à peu près normal… aux spectateurs, donc, de fonder leur propre histoire en fonction de ce qu’ils voient, en mêlant la fiction à la réalité.

Cette bascule qui se crée à obliger de voir quelques chose d’incongru de plein fouet est sûrement un excellent moyen de lutter contre le flux des imagés déréalisées que proposent les chaînes d’info et les réseaux sociaux. L’art en plus, la fake news en moins. On adore !

En savoir plus sur son travail, sur son site , sa page FB, son Insta ou son Behance

Jean-Pierre Simard le 3/03/2020
L’étrange cas photographique de Brooke Di Donato