Birgé invite 28 zikos à improviser sur son "Pique-nique au Labo"

La vie n’est pas simplement une lutte contre l’ennui. Elle est aussi création et envie de faire la fête. Pour ce faire, Jean-Jacques Birgé a invité 28 musiciens en studio, ne leur donnant comme indication que le thème du titre avant d’improviser. A boire, à manger, à partager : un pique-nique quoi… 

Ici, la liste des invités : Samuel Ber, Sophie Bernado, Amandine Casadamont, Nicholas Christenson, Médéric Collignon, Pascal Contet, Elise Dabrowski, Julien Desprez, Linda Edsjö, Jean-Brice Godet, Alexandra Grimal, Wassim Halal, Antonin-Tri Hoang, Karsten Hochapfel, Fanny Lasfargues, Mathias Lévy, Sylvain Lemêtre, Birgitte Lyregaard, Jocelyn Mienniel, Edward Perraud, Jonathan Pontier, Hasse Poulsen, Sylvain Rifflet, Eve Risser, Vincent Segal, Christelle Séry, Ravi Shardja et Jean-François Vrod.

Là, le moto du projet : Il s'agit de jouer pour se rencontrer et non le contraire, comme il est d'usage. Le double CD rassemble 22 pièces composées dans l'instant entre 2010 et 2019, la plupart enregistrées par Jean-Jacques Birgé au Studio GRRR, toutes inédites en CD. La thématique de chacune est tirée au sort juste avant d'appuyer sur le bouton.

Là itou, c’est la foire aux idées, le bordel joyeux d’une idée de la culture qui fait son chemin entre, contemporain, jazz et le reste ( Zappa, Eno, Stockhausen, etc.) Dans l’œuvre et hors d’œuvre pour mieux faire la nique ( et le pique) à des idées de culture qui ne servent à rien - ou presque- de celles véhiculées par notre actuelle troupe de branquignols qui ne peuvent l’envisager que comme statique et sans prise sur la vie, le quotidien et l’envie. Honte à eux qui ne viennent d’un autre temps passé que pour mieux nous le faire subir. Ici, on parle d’autre chose, de choses qui fusent, laissées libres et qui décollent - ou pas - mais qui se donnent à vous, en vie et en partage. Avec une certaine allégresse et un certain chien… et même Une petite pièce dans la poche… 

On n’est pas obligé d’accrocher à tous les titres, on peut aimer et trier. Mais, il y a une vraie continuité conceptuelle pour re-citer Zappa, c’est là et bien là, ça fuse, ça diffuse. A vous d’infuser. Il est ici question aussi d’espace de création et de retrouvailles, de se lancer dans le vide sans filet, en sachant, sans savoir comment, qu’on va bien quelque part, à plusieurs et étant ensemble dans le jeu qui fait le son, le morceau et la musique. Vous avez dit libertaire ( Je pense à ton cul) . Je dis : juste essentiel pour se mettre entre les oreilles des propositions musicales, abouties ou non, plaisantes ou pas (selon vos goûts), mais un effort pour sussurer, crier ou s’ébahir du son, du résultat et de l’idée. Et puisquel’é”poque est au glissement, à l’évacuation, à l’éradication du vivant non balisé - une idée quand vous regarder le Dharma nain, pensez plutôt au son caribbéen de Toussaint Louverture; ça détent et ça console d’une pareille vacuité téléguidée par les pieds.

Double CD vendu au prix d’un simple, une occase, une vraie… 

Jean-Pierre Simard le 29/10/2020
Jean-Jacques Birgé - Pique-nique au labo - GRRR/Orkhestra

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