Les photos interstitielles de Jean-Luc Moulène accrochent le temps dans l'espace urbain

Si le rêve de tout artiste est de s’inscrire dans le temps, la présente exposition de Jean-Luc Moulène réussit à mêler d’un même élan nature, espace urbain et temporalité. Un réel segmenté, mais un réel qui dure… 

En 2004, Jean-Luc Moulène remarque un pied de Paulownia poussant à Paris, rue de Bercy, dans une fissure de bitume à l’abri du Ministère de l’Économie et des Finances; lequel enjambe la rue au 120-135. Cette herbe est par ailleurs entourée de grilles de sécurité occupant les deux tiers du trottoir. Et c’est le début d’une histoire qui va durer sept ans et donner lieu à cette exposition qui pense temps, espace et paysage d’un même mouvement.

Comprenant 299 photographies, en couleur et en noir et blanc, la série décrit l’évolution de la plante pendant sept ans, ainsi que toute une série d’incidents quotidiens qui se produisirent dans les environs du ministère de l’Économie où la plante grandit.

La Vigie révèle un paysage en constante évolution, y compris les preuves physiques de la vigilance antiterroriste, et démontre l’intérêt de Moulène pour la politique et les stratégies de résistance. Il reflète également le rôle important que joue la photographie dans la pratique de l’artiste et étend ses recherches sur la classification, la production et la circulation des images et des objets.

La galerie Chantal Crousel présente des extraits de cette série photographique qui seront accompagnés par une sélection d’opus.

Bill Leica le 24/04/19

Jean-Luc Moulène La Vigie (extraits), Paris, 2004-2011... → 18 mai 2019
Galerie Chantal Crousel 10, rue Charlot 75003 Paris