La musique contemporaine africaine reste pleine de bonnes surprises

Alors qu’on parle de musique africaine “en général”, on s’attarde plutôt sur les spécificités régionales qui la constituent et les spécialistes la divisent en deux régions : l’Afrique du nord à majorité arabo-islamique et l’Afrique de l’ouest, centrale et sub-saharienne qui en serait le versant noir. Le propos de cette compilation, pas vraiment orientée occidentale prouve une plus grande diversité. Pari tenu !

Jean-Claude Moschetti

A l’heure où, de Jon Hassel à Brian Eno, en passant par Archie Shepp ou Cheik Tiedane Seck avec Randy Weston, les musiciens occidentaux en ont intégré l’instrumentation, les idées et les idéaux, c’est au tour des musiciens africains de renvoyer l’ascenseur. Les nombreux emprunts de la musique occidentale, de la pop au jazz, ont joué de toutes ses ressources, en l’adaptant aux instruments, aux rythmes, comme à la façon de l’écrire ou de la jouer ; sans oublier les instruments dérivés et adaptés de modèles africains. La dette est conséquente envers les peuples à l’origine de ces visions et de leur créativité renouvelée.

Mais depuis les années 60, en retour, on croise et entend, de plus en plus de musiciens africains qui, pour des raisons diverses (succès commercial international, adaptation aux goûts du jour- voire simple démarche personnelle) absorbent les styles et les modes de l’ouest pour mieux se les approprier.

On ne dira pas que la boucle est bouclée, mais plutôt qu’un anneau de Mœbius se forme qui fait redécouvrir l’Afrique sous des couleurs inconnues du continent lui-même. Et c’est tant mieux.

Jean-Pierre Simard

Various Artists Anthology of contemporary music from Africa continent , Unexplained Sounds Group