Cécile Beau vous invite dans sa Région vaporeuse à Malakoff
Avec ses installations, sculptures et cyanotypes, Cécile Beau évoque des réalités parallèles et des mondes où les règnes végétal, minéral et animal se confondent. C'est la Région vaporeuse à visiter à la Maison des arts de Malakoff.
La région vaporeuse de Cécile Beau évoque parfaitement le monde ambigu sur lequel elle ouvre un passage au sein du centre d’art de Malakoff. Son travail utilise les notions de double et les effets de miroir pour imaginer et dévoiler d’autres réalités où les choses se seraient développées autrement, où d’autres planètes existeraient et où l’évolution aurait permis aux végétaux de se déplacer, aux minéraux de respirer. Et, avec La Siouvia (ci dessus) co-réalisée avec Anna Prugne, elle fait même référence à la fameuse araignée de Louise Bourgeois… avec un ready-made constitué de la souche et des racines sèches d’un arbre, posées telle une imposante créature hybride aux membres arachnéens, mi-animale, mi-végétale
Une série de cyanotypes intitulée Meteors Ascendances y représente les thèmes astraux correspondant à des impacts de météorites sur la Terre. En étudiant la position des constellations au moment de l’impact des météorites et en les reliant aux signes du zodiaque, ces cartographies schématisées du ciel mêlent astrologie et astronomie, science et métaphysique.
L’installation Specimen, réalisée de 2012 à 2017, est composée d’aquariums, remplis d’un liquide sombre à travers lequel on distingue d’intrigantes structures rocheuses et végétales. Un dispositif sonore diffuse dans le liquide les fréquences électromagnétiques émises par certains astres qui, transformées par leur traversée aquatique, sont ensuite captées par un hydrophone et diffusées dans la pièce qu’elles emplissent d’une ambiance nébuleuse.
Un autre croisement non orthodoxe se réalise dans l’installation Réversion : sous l’effet de deux tiges de métal reliées à un système d’électrolyse qui transmettent un courant électrique à l’eau trouble dans laquelle elle est plongée, une pierre se recouvre peu à peu de cristaux d’argent semblables à des végétaux.
Si le parcours est bien révélateur pour les ouvertures exprimées par chaque installation, on y note cependant un manque de scénographie globale, genre de witchisation de l'endroit qui aurait transformé le simple lieu en une autre ouverture sur l'ailleurs. Mais, rassurez-vous, cela ne gâtera en rien la visite, bien que lui conférant un aspect superfétatoire de "visitons ensemble le Palais de la Découverte…"
Maxime Duchamps le 25/01/18
Cécile Beau La Région vaporeuse -> 11/03/18
Maison des arts de Malakoff 105, avenue du 12 février 1934 92240 Malakoff