Le Maloya électrique a fait rocker la créolité des 70's à la Réunion
Pour les révoltes populaires, la Réunion n'a jamais été en reste et au niveau musical, cela c'est exprimé avec le Sega et le Maloya des années 70. Le label Strut proposant des approches concertées des deux, on commence maloya aujourd'hui et on vous reparle de sega dans la semaine. Revendication d'une certaine créolité moderne en relation avec la révolution pop d'alors.
Dans le courant des années 70, l’avant-garde des musiciens se met à explorer de nouveaux horizons, en revendiquant plus que jamais l’usage de la langue créole. Nombre d’entre eux étaient autodidactes et évoluaient dans des orchestres de bal. Le Studio Royal d’André Chank-Kam-Shu, situé au sud de l’île, devient alors le carrefour des expérimentations, des rencontres et des collaborations. À l’image du groupe Caméléon (dans lequel figurèrent les légendes Alain Peters et Hervé Imare) qui façonna son propre son et deviendra un collectif majeur de cette scène, avec des paroles poétiques et un style assumé frayant une place au jazz et au psychédélisme.
Oté Maloya raconte l’histoire de cette époque musicalement fertile à l’île de la Réunion, présentant le maloya sous son spectre le plus large. À travers, entre autres, les géniaux Caméléon, le classique « Maloya Ton Tisane » de Michou, le breakbeat de Daniel Sandié « Défoule 3e Age » ou encore l’approche plus traditionnelle de Pierrot Vidot et du crooner Maxime Lahope, c’est une plongée essentielle dans l’ère révolue de la soul et du blues de l’océan Indien que nous propose cette compilation.
Compilé par le duo de DJ's réunionnais La Basse Tropicale, Oté Maloya est disponible en CD et en double vinyle, accompagnés d’un livret étoffé dans lequel la journaliste Nathalie Valentine Legros y raconte l’histoire du maloya. Tous les titres ont été remasterisés par The Carvery.
Maxime Duchamps le 18/06/17
V.A.- Oté Maloya: The Birth of Electric Maloya Strut Records