Taro Izumi fait Pan au Palais de Tokyo
« L’objet quotidien s’impose souvent comme un matériau privilégié dans mon travail. Détourné de sa fonction, il devient objet d’art ; nous évoluons, de fait, dans un monde où toutes les valeurs peuvent aisément être renversées. » Taro Izumi
Taro Izumi évolue dans un univers proche d’une pièce de Beckett : absurde, burlesque et souvent teinté d’humour noir. Ses installations transforment les lieux en grand bric à brac d’images, de sons et d’objets où l’artiste engage de multiples dialogues avec les écrans de télévision.
À l’aide de sa caméra, de feutres, de pots…, Taro se livre à tous types d’expériences aussi dérisoires que déjantées, autant de mises en scène des petits et des grands drames humains.
Il faut parfois se pencher à travers une structure en carton pour apercevoir l’artiste se faire écraser telle une mouche par une main géante (Lime at the Bottom of the Lake, 2006), ou être assez attentif pour le voir traverser en nageant un bocal placé judicieusement devant l’écran (Finland, 2008).
Les installations qu’il construit à partir de ces hypothèses ludiques sont la source de formes, sculptures et peintures murales qui, souvent par l’absurde, deviennent des formes inattendues, extraordinaires, et qui déjouent avec humour nos habitudes artistiques et sociales. Par exemple, l’invention de supports composés d’éléments quotidiens (chaises, tables, tabourets, coussins), rapidement associés pour supporter un corps qui imiterait la détente ou l’impulsion d’un sportif en action, est à la fois un objet étonnant, une parodie des corps rêvés des héros du stade et un commentaire intéressant sur l’histoire du socle dans la sculpture.
L'humour absurde de Taro Izumi a tout de réjouissant. Plutôt que de plaindre du monde qui l'entoure, il le réenchante en le démontant pour le faire renaître de manière extraordinaire. On adhère au projet. On y va !
Jean-Pierre Simard
Taro Izumi / Pan 3 février → 8 mai 2017
Palais de Tokyo 13, av. du Président Wilson 75016 Paris