Dear Data : et si on mettait nos vies en données ?

Pendant 28 semaines, une fois par semaine, deux information designers — Giorgia Lupi à New York et Stefanie Posavec à Londres — s'envoient une carte postale où elles détaillent dans la moindre donnée (c'est justement le propos) ce qu'elles ont fait. C'est beau, étonnant, vertigineux. Et en résonance avec le tracking des contaminations possibles qui préoccupe tant en ce moment.

Stefanie Posavec - Il faut du courage pour s'observer impartialement. Résultat impitoyable : Stefanie exprime plus de plaintes qu'elle en reçoit. Mauvais caractère ?

Chaque semaine est consacrée à quantifier et qualifier une activité précise : qui a-t-on touché ? qui nous a touché ? Quelle partie du corps ? Volontairement ou non ? Ce que l'on a acheté. Comme prévu. Ou sur une impulsion du moment. Les plaintes qui vous sont adressées. Celle que vous faîtes aux autres. Combien de fois on s'est regardé dans un miroir en une journée. Ou on s'est vu par mégarde : reflet sur une vitrine, rétroviseur de la voiture, écran de son smartphone. C'est beau, étonnant, vertigineux. Un travail digne des naturalistes du dix-huitième siècle (leurs observations ! leurs dessins !) en plein vingt-et-unième siècle numérique. 

Christian Perrot