Joe Reihsen et ses peintures revues numériques


Joe Reihsen n'aime rien moins que les illusions d’optique et les superpositions de polymères qui viennent déborder les limites physiques de la surface de la toile. Son corpus porte la marque d’un univers imprégné des réalités numériques.


Les œuvres de cette exposition empruntent leur tires à des enregistrementsde méditation axée sur la pleine conscience. Le champ de la méditation, considéré désormais, en plus de celui de la spiritualité, comme un domaine de la science et de la médecine, a connu un renouveau récent. Les nouvelles peintures de Reihsen, comme ses œuvres antérieures, continuent à explorer les notions de peau, utilisant la surface des peintures comme moyen de situer le corps dans l’espace, littéralement comme symboliquement — ainsi des œuvres figuratives sans corps, dans lesquelles quelques stries et motifs évoquent fibres musculaires, cellules ou cheveux.

Joe Reihsen -  Just This Large

Avec ses finitions étonnamment fines, voire plates et ses jeux de trompe-l’oeil, Reihsen place ses tableaux dans la peinture abstraite, tout en entretenant une relation évidente avec la culture numérique contemporaine. Comme les écrans numériques ominiprésents, les tableaux, presque entièrement plats de Reihsen, dégagent pourtant une puissante impression de profondeur physique.

Mais, bien loin des écrans plats et des pixels, Reihsen, dont les œuvres ne cessent d’intriguer, est finalement maître ès texture et surface. La double étiquette de spécialiste du numérique et de travailleur manuel est ce qui le définit à la fois en tant que personne et en tant qu’artiste. Comme l’affirme Ed Schad, «la question la plus pressante que pose sa peinture est de savoir si ces deux mondes doivent rester antinomiques ou s’il saura trouver un vocabulaire permettant de résoudre entièrement la fracture». (Modern Painters, Juin 2014)

Joe Reihsen - We Met in the Flesh

 

Being the Seeing de Joe Reihsen -> 21/06/16
Galerie Praz-Delavallade 5, rue des Haudriettes 75003 Paris
le site de la galerie, ici