Les Pyramids en retour de trip et sur scène


Fondé en 1972 à Paris, la capitale du free jazz des années 70, via les labels Byg ou Futura, et les résidences des musiciens américains, qui y trouvaient une reconnaissance européenne que leur pays était loin de leur témoigner, les Pyramids du ténor Idris Ackamoor, avec Margo Simmons à la flûte, et Kimathi Asante à la basse s’étaient déjà rencontré à Antioch, sur les bancs du collège de musique de Yellow Springs où leur professeur s’appelait rien moins que Cecil Taylor … Exilé en Europe, le groupe s’est vite embarqué dans une tournée en Hollande, puis à la découverte des ses racines en Afrique.

 Durant cette période, le groupe enregistra trois albums sur des labels indépendants Lalibela en 1973, King Of Kings en 1974 et Birth / Speed / Merging en 1976 et fit sa renommée avec des concerts happenings mixant jazz spirituel percussif et space-age avec de la danse, du théâtre et des performances. Rentrés à San Francisco pour profiter de la scène jazz locale, le groupe se désintégra en 1977, après une dernière apparition au UC Berkeley Jazz Festival.

Trente ans plus tard, on les retrouve avec Otherwordly, nouvel album de la formation originale - qui s’est remise en action devant la demande grandissante des collectionneurs avides de leur son à la croisée de celui du label Strata East ou des productions de l’AACM.
 

En 2016, le nouvel opus We Be All Africans,  a été enregistré à Berlin au studio analogique Philophon, et il balance toujours ce mix irrésistible d’afro- jazz-funk fusion, dont les temps forts s’intitulent "Epiphany" ou "Silent Days". L’album sortira le 27/05 sur Strut et le groupe est déjà embringué dans une tournée des festivals où les Pyramids assureront la première (partie) de Floating Point. 

Nostalgiques de Pharoah Sanders, zélotes d’Alice Coltrane et de l’Art Ensemble en période panafricaine, les Pyramids vont vous aller droit au cœur, tellement l’ignorance dans laquelle l’histoire de la musique les avait laissés à la fin des 70's était une vraie ignominie. Un vrai grand groupe tribal au sens premier du terme, collectif dans le jeu puisque c’est justement le propos du groupe, et d’une qualité musicale sans faille aucune. C’est du lourd !