Course folle évasion, par Emmanuel Delabranche
l’amour est mort a-t-on écrit sur les murs de paris
l’amour court les rues lit-on aussi
course folle évasion
l’amour est mort et court les rues
fuit
je me souviens de ce film américain première scène un enfant se fait enlever par un faux officier de police insigne à la ceinture imperméable noir la voiture s’éloigne dans l’axe de la rue rail au sol ligne jaune fatiguée puis il est séquestré deux types cinglés on imagine qui s’échappe qui n’est plus le même qui plus jamais ne le sera
fuit
dans la forêt la tête vers les cimes ciel blanc enivré de celui qu’il est devenu de celui qu’on l’a fait devenir de celui qui n’est plus lui il court
fuit
course folle évasion
l’enfant est mort et court sa vie
impossible de re-faire de re-commencer on a beau dire on a beau faire impossible
l’enfant est mort on l’a tué
qui ne peut que fuir
fuir ce qu’il est
Emmanuel DELABRANCHE
"Dès que l’autorité se prétend légitime, elle demande à être déconstruite", Gilles Deleuze, « L’Abécédaire ».
Emmanuel Delabranche est architecte. Il construit, enseigne, écrit et photographie. Vous pouvez le retrouver sur son site et sur Twitter @edelabranche.