A 71 ans, l'Irlandais Sean Scully se découvre une passion pour le métal
Demi mensonge que de dire que Scully découvre le métal dans ses peintures, puisqu'il en use depuis de nombreuses années pour ses sculptures, mais en jouant de l'aluminium et du cuivre, dans icelles, il ouvre une nouvelle porte à sa geste, et pas une petite.
Sean Scully a choisi d’intituler sa nouvelle exposition à la Galerie Lelong Metal. Par ce mot, il nous invite à voir le support caché sous la peinture, il révèle ce matériau qui réfléchit la lumière, élément central de son travail. Le métal, souvent prisé par les artistes minimalistes dans les années 60, nous rappelle que si la peinture de Scully manifeste une extrême sensibilité elle n’en reste pas moins construite et économe de moyens, organisée selon un dispositif rigoureux de carrés, rectangles, bandes horizontales et verticales. Sean Scully utilise l’acier pour ses sculptures, l’aluminium et le cuivre pour ses peintures. Sur ces métaux, la peinture glisse, le pinceau se déplace plus vite que sur une toile et l’ensemble gagne en animation. Souvent le support est mis à nu et la lumière, alors reflétée, devient une autre couleur dans la composition.
Cette rapidité d’exécution a favorisé chez Scully une évolution vers plus de souplesse et de liberté. Installé désormais aux environs de New York, le grand atelier où il travaille donne sur un jardin à la végétation dense traversé par un ruisseau, si naturellement évocateur du jardin de Monet, que Scully a fait réaliser, pour le franchir, un pont japonais sur le modèle de celui de Giverny. Avec le jardin, c’est la nature qui est entrée dans la peinture de Scully : lumière, mouvement de l’air et des feuilles ; une plus large respiration, de nouveaux accords chromatiques qui laissent penser que le souvenir de Monet n’est pas loin.
Toujours malicieux, le plus grand peintre irlandais n'a pas fini d'étonner.
Metal Sean Scully 12/10 -> 19/11
Galerie Lelong13, rue de Téhéran75008 Paris
site de la galerie, ici