Macbeth en vidéo et performance dans La Forêt qui marche de Christiane Jatahy

Après s'être attaquée à Tchekhov et Strindberg, la metteuse en scène brésilienne Christiane Jatahy s'attaque à Shakespeare avec La Forêt qui marche, librement inspirée de Macbeth, et propose ses propres variations sur le théâtre, le cinéma, aux limites de performance et de la vidéo au 104.

photo tirée de L'espace du commun / O espaço do comum |

Après Julia et What if They Went to Moscow? (Et si elles étaient allées à Moscou ?), respectivement inspirées de Mademoiselle Julie et des Trois Sœurs, Christiane Jatahy propose une troisième partie à son triptyque très librement adapté de Macbeth. Une performance où réalité et fiction s’entremêlent en jouant sur différentes temporalités. Dans la lignée des deux précédents spectacles, mais de manière plus radicale, Christiane Jatahy puise dans la fable de la « forêt qui marche » un matériau fictif qu’elle confronte à notre réalité contemporaine. De la tragédie shakespearienne, elle conserve le thème du pouvoir extrême et le décline en d’infinis jeux de miroirs.

Dans un espace qui pourrait être un lieu de vernissage, le public évolue au sein d’une importante installation vidéo et y découvre un flot d’images réelles ou allégoriques du pouvoir. Des drames contemporains font écho à la folie sanglante de Macbeth. La performance inédite de Julia Bernat entre en dialogue avec des témoignages réels projetés sur quatre grands écrans. Torture, assassinat, incarcération, immigration forcée liée à la corruption ou à la dictature.

La Forêt qui marche

Dans cette performance live orchestrée par Christiane Jatahy, le public peut être sollicité jusqu’à devenir acteur de l’événement qui se joue en direct. Confronté à un dispositif immersif (la metteuses en scène parle de « piscine »), il est aussi invité à se questionner sur la dissolution des responsabilités, des politiques, des citoyens et des spectateurs…

Le spectateur aussi actif qu'interactif se demande si, étant venu en connaissant le sujet, on ne lui impose pas un rôle bizarre de se sentir stimulé dans ses prises de position ; alors qu'il y est justement venu pour voir quel était le propos du metteur en scène…  Mais le propos étant intriguant, on y va, et justement pour l'immersion. 

La Forêt qui marche

Christiane Jatahy A Floresta que anda (La Forêt qui marche) 4 → 22 octobre 2016 Le Cent-Quatre 5, rue Curial 75019 Paris
mardi, mercredi, jeudi/19h30 et 21h - samedi/18h, 19h30 et 21h - dimanche/16h, 17h30 et 19
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