Les cauchemars céramico-sensibles de Cynthia Consentino
Avec une démarche qui la situe à mi-chemin entre les santons de Provence et les saint-sulpiceries qui fleurent bon la Manip pour tous, Cynthia Consentino est un vrai phénomène de la sculpture contemporaine. En version hardcore s'entend.
Cynthia Consentino est professeur au département d'art de l'Université du Massachusetts. Et elle travaille sur certaines de ses séries selon la méthode surréaliste éponyme du Cadavre Exquis. On y trouve en effet, par des effets de collision aussi bien des formes humaines coiffées de tête d'animaux ou encore des corps de figurines dont la partie centrale a été remplacée par un tronc d'une autre matière ou forme que n'aurait pas renié Isidore Ducasse, le fameux Comte de Lautréamont pour créer un beau … comme la rencontre inopinée, sur une table de dissection d'un parapluie et d'une machine à coudre. Ici, en l'occurrence un fer à repasser voire des figures à tête animales versus corps humains, quand pas l'inverse.
D'après un papier paru dans une revue en 2007, Consentino aurait été intriguée par la référence faite aux fantasmes/stéréotypes sexuels non genrés d'un enfant de 5 ans.
Elle en a déduit qu'au lieu d'incorporer corps ou têtes de prédateurs qu'on associe généralement au masculin, elle allait plutôt sculpter une tête de loup féroce qu'elle installerait sur un corps de petite fille habillée en rose. Le déclic s'est produit là et depuis, elle a ouvert un champs à la sculpture en lui redonnant d'autres buts.
En dehors de ses expositions américaines qui filent de New York, à Pittsburgh, en passant par Boston ; si jamais vous allez à Sheboyan, dans le Wisconsin, et que vous pénétrez dans les toilettes pour dames du John Michael Kohler Arts Center (bonne chance Messieurs !), vous aurez alors la possibilité d'apercevoir la façon dont elle a orné le lieu, des cabines aux murs …
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