Sauver la musique syrienne de l'oppression, de la dispersion et de l'oubli
Arméniens, chrétiens syriens, yazidis, musulmans soufis ou chiites, et jusqu'aux anciens chants folkloriques des musulmans sunnites, considérés impurs : toute la musique syrienne est menacée de disparition.
Jason Hamacher, qui vient de la scène hardcore-punk de Washington DC, avait fait plusieurs voyages en Syrie pour enregistrer des chants dévotionnels soufi juste avant qu'éclate la guerre civile. Beaucoup de ces chants ont été rassemblés dans la compilation "NAWA: Ancient Sufi Invocations and Forgotten Songs from Aleppo", sortie cette année par le label "Lost Origin Sound Series & Electric Cowbell Records", qui s'efforce de sauver le plus possible de musiques menacées par la guerre, les déplacements forcés de population, l'avancée de l'état islamique qui s'en prend à toute culture dans la région (ironie) la plus cultivée du monde, ou du moins depuis le plus longtemps, la Mésopotamie, où sont nées les plus anciennes villes du monde. Arméniens, chrétiens syriens, yazidis, musulmans soufis ou chiites, et jusqu'aux anciens chants folkloriques des musulmans sunnites, considérés pas assez purs : tout est menacé de disparition. On pourra, ou non, sauver Palmyre, et ses anciennes colonnes. La musique, il faut l'emporter avec nous, la porter dans nos coeurs, et elle ne disparaîtra pas.
Après avoir enregistré une nuit, dans une ferme, ce chant soufi; Jason Hamacher en a demandé la signification aux participants de la cérémonie. Leur réponse l'a bouleversé : "C'est ainsi que nous combattons le terrorisme."