Paul Strand, madrilène
Il est impossible de n'avoir jamais croisé, au détour d'une rétrospective ou d'une exposition photographique, un cliché de Paul Strand, tant son œuvre est célèbre. L'œuvre de Paul Strand (1890–1976) s'est caractérisée par une motivation sociale et un engagement politique constants à refléter les conflits humains. Né à New York, Strand étudia d'abord aux côtés du photographe Lewis Hine à la Ethical Culture School de New York. Il noua ensuite une forte amitié avec Alfred Stieglitz, pionnier de l'introduction de l'art moderne aux États-Unis. Strand parvint à fusionner politique et vision artistique et examina toutes les possibilités de l'appareil photographique avant 1920. Dès lors, il explora le potentiel de la photographie en tant qu'instrument capable de dépasser la simple vision humaine au travers de portraits intimes, débordants de détails, et de la capture de subtiles formes mécaniques et naturelles. À partir des années 1930, au cours de ses différents voyages dans le sud - ouest des États - Unis, au Canada et au Mexique, il développa des projets centrés sur des communautés spécifiques, qu'il étudiait à travers les hommes et leurs éléments culturels caractéristiques, comme en Nouvelle -Angleterre, en France, en Italie, Égypte, Maroc, Roumanie ou encore au Ghana, tous donnant lieu à la publication d'ouvrages très largement diffusés.
Considéré comme l'un des photographes incontournables du XXe siècle Paul Strand se voit honoré par la fondation madrilène MAPFRE qui détient déjà une centaine de ses tirages vintage depuis 2011, et a demandé à Peter Barberie, conservateur de la photographie au Philadelphia Museum of Art d'en assurer le montage et de mettre en valeur 200 photographies. Le parcours chronologique retrace les quelques six décennies couvertes par la carrière du photographe (des années 1910 à 1960), qui s'articule autour de trois grands axes, depuis ses premiers efforts pour contribuer à faire de la photographie une forme d'expression artistique majeure et indépendante. L'art en forme de lutte politique, c'est souvent esquissé, mais jamais trop appuyé. Là, c'est non seulement le lieu des débuts de cet art particulier, mais aussi le balisage du terrain par un de ceux qui ont vraiment poussé la logique à bout, et fait naître le reportage, qui a ensuite fait les beaux jours des magazines comme Time, Life ou Paris-Match.
Paul Strand, jusqu'au 23 août 2015
Fondation MAPFRE
13 rue Bárbara de Braganza
Madrid
Espagne
http://www.fundacionmapfre.org