Karen Knorr, monogatori et India Song - simplement somptueux
Depuis 2012, Karen Knorr est partie à la rencontre de la culture traditionnelle japonaise à travers de multiples voyages à Tokyo et Kyoto. A partir de ses recherches, elle a conçu deux séries de photographies aux approches complémentaires : les karyukai qui sont des portraits de femmes, et les monogatori qui placent les animaux sauvages dans des architectures témoins d’un héritage ancestral.
La série Monogatari, qui fait suite aux séries Fables (2004/2008) et India Song (2008/2010), traite symboliquement de la vie sauvage et de son articulation à la Culture, en se rapportant cette fois-ci à l’héritage japonais et à ses mythes. Les animaux sont placés dans d’élégantes architectures que l’artiste a découvertes à travers Le Dit du Genji, célèbre livre écrit par Murasaki Shikibu, courtisane de l’époque Heian au cours du dixième siècle. Ces temples sont encore visibles partout dans Kyoto et nombres d’entre eux renferment de magnifiques décors réalisés par la célèbre école de peinture Kanō. Ce travail se réfère également au monde fantastique des contes populaires. Les animaux ressemblent aux yōkai, fantômes et autres monstres surnaturels qui appartiennent au folklore. Les yōkai peuvent revêtir les traits d’animaux aussi bien que s’incarner sous une forme humaine ou bien encore se personnifier dans un objet. Les femmes vêtues de kimonos qui les accompagnent parfois dans les mises en scène de Karen Knorr viennent corroborer l’omniprésence de la tradition.
Après cela, regardez Ugetsu Monogatari ("Les contes de la lune vague après la pluie") de Kenji Mizoguchi. Un des dix plus beau films du monde.