L'éphéméride du 15 décembre

Les images du jour

Cet appel sera facturé un dollar la minute d’agnosticisme.

Cette image me fascine. Après une nuit de pluies, au milieu des corps encore endormis d'hommes venus sans femmes, éclaireurs sans enfants, si jeunes échappés des quartiers sinistrés de Khartoum ou d'Asmara, il y a ce morceau d'enfance multicolore en travers d'un trottoir, rue Pajol où deux jours plus tôt, de bonne heure le matin, une rafle policière tirait les corps épuisés d'un sommeil qui est devenu l'avant-dernier refuge avant la mort. Ce n'est pas de la littérature, pas du journalisme, de l'écriture, rien de tout ce qui m'obsède. Seulement la vie des corps à peau sombre, venus du sud de l'Égypte échouer le jour et la nuit dans les rues de La Chapelle. Au centre du sommeil et des grands rêves à l'intérieur des corps noirs échappés, rescapés et raflés dans les fourgons de la police nationale, il y a le poème de Hassan Yassin qui ne s'effacera pas, plus jamais maintenant, racontant la vie des corps échoués sur le bitume des trottoirs parisiens.

Tieri Briet

L'air du temps

Agar Agar - Sorry For The Carpet

Le haïku de cœur

Levant les yeux
vers les grands magnolias qui fleurissent,
le ciel s’éloigne

Keiko Niwa

L'éternel proverbe

Pour qui peut se promener à loisir, même la jungle est une route royale.

Proverbe cinghalais

Les mots qui parlent

Après des millénaires de rationalité, la panique s'empare de nouveau de l'humanité, dont la domination acquise sur la nature devenue domination de l'homme excède de loin en horreur ce que les hommes eurent jamais à craindre de la nature.

Theodor W. Adorno - Minima Moralia : Réflexions sur la vie mutilée


L'Autre Quotidien