Ce que défend L'Autre Quotidien

Tout journal est politique. Celui que nous faisons ne se cache pas cette évidence. Son existence, qui n'était pas donnée, car personne ne nous a invités, est déjà en elle-même un fait politique. Nous faisons irruption. Nous entrons par effraction dans le champ bien gardé des opinions bonnes à entendre. Sachant qu'exister, c'est résister, nous avons fait le choix d'exister. Or choisir est l'acte politique même. Choisir avec qui on vit et travaille est politique. Choisir l'égalité des salaires est politique. Dénoncer l'injustice est politique. Accepter (et accepter réellement) de donner la parole aux autres est politique. Proposer des haïkus dans nos éphémérides est politique. Mettre le sort d'un journal dans les mains de ses lecteurs est politique. Ce qui implique à nos yeux de répondre avant toute chose à des questions légitimes sur l'origine de ce projet, notre financement, nos objectifs, l'idée que nous faisons de notre travail.

  1. L'Autre Quotidien est parfaitement indépendant. Créé par des journalistes et géré par une association 1901 : Nuit & Jour, il n'a ni capital de départ, ni capital d'arrivée. Qui le finance ? Jusqu'à présent, ses abonnés. Est-il riche ? Non, il est pauvre. Il fait donc avec de pauvres moyens. Cela aussi, il est juste d'en prévenir.

  2. L'Autre Quotidien n'est le cache-sexe ou le compagnon de route d'aucun parti ou réseau d'influence. Il n'en est ni membre, ni évidemment porte-parole.

  3. L'Autre Quotidien ne prétend pas pour autant à la neutralité en politique. Dans le combat contre toutes les formes d'oppression, nous ne sommes pas neutres, nous sommes du côté de ceux qui s'organisent et résistent.

  4. L'Autre Quotidien n'a pas le goût de la propagande. Quant à la communication, sa sœur jumelle dopée aux méthodes du marketing, nous n'oublions pas que c'est la Préfecture de police qui a inventé le communiqué. Les gens d'en bas ne "communiquent" pas, ils s'expriment. De leur bouche une parole naît, libre des pitoyables "éléments de langage". La communication et la propagande ne sont donc pas notre affaire. La recherche de l'expression juste est notre affaire.