A propos de nos playlists : le futur ne date pas d’hier - et l’histoire de la musique non plus
Le mix comme état d’esprit pour dire l’ère du temps. Parce que relier des sons qui - sans rapport apparent- disent autre chose mixés est une constante de notre pratique. Si raconter une histoire en sons est bien une tentative d’architecture du sentiment, alors soyons architecte- musicien.
Donner à entendre une histoire sonore doit ne pas avoir à tenir compte de la langue employée, mais du choc qui se créée entre l’avant, le pendant et l’après. Et ce, au fil du mix du début à la fin. On passe alors par de micro-histoires qui se font résonner les unes les autres avec un désordre apparent - mais un sens caché qui en fait le fil. Peut-être partir d’abord d’un son connu pour accrocher, pour ensuite filer la métaphore, en rebondissant de-ci, de là, cahin-caha, comme l’âne trottine; et peu importe alors qu’il croise sur sa route du folk, du rock, des gamelans balinais, de la flûte japonaise ou du psychédélisme slave… Il faut/est bon de rebondir par l’inattendu, mais qui se fond, d’un titre actuel à une vieillerie, d’un tube à une pépite de tous ignorée pour avancer dans le son, dans le ton et dans l’histoire qui se dévide sans jamais se vider, qui se donne sans jamais le faire vraiment. Ceci pour vous porter jusqu’à la dernière seconde et vous faire perdre certains repères pour en poser, incidemment d’autres, qui parlent autrement.
Un bon mix c’est ceci tout d’abord : vous emporter, vous transporter et vous laisser à la fin avec un étrange sentiment de méconnu/découvert et de plaisir neuf à chaque occasion. 1, 3, 5, 8, 13, 21, 34, un mode spiralé façon courbe de Fibonacci.
JP Mix Simard