"Coller des autocollants est violent", d'après un procureur qui réclame 1000 euros d'amende contre des pacifistes anti-nucléaires
Communiqué de presse des Désobéissants.
Des militants souhaitaient interpeller les candidats aux élections présidentielles sur le sujet de l’arme nucléaire, à l’occasion de la commémoration d’Hiroshima et Nagasaki. Ils passaient au tribunal ce jour pour quelques autocollants et une inscription à la craie effaçable : Le procureur demande 1000€ et considère que « coller des autocollants c’est violent » !
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Une action pour dénoncer le soutien des Républicains à l’arme nucléaire
Le 6 août dernier, alors que débutait le jeûne-action contre l’arme nucléaire, à l’occasion de l’anniversaire des bombardements sur Hiroshima et Nagasaki, des militants se sont retrouvés devant le siège des Républicains pour une action. À cette occasion, ils ont exprimé leur refus des armes nucléaires et dénoncer le coût exorbitant de leur modernisation, alors même que 123 États viennent d’adopter lors de l’Assemblée générale de l’ONU l’ouverture des négociations d’un traité d’interdiction des armes nucléaires à l’ONU.
Les Républicains sont un soutien inconditionnel de l’arme nucléaire, les candidats à la présidentielle annoncent même vouloir passer le budget pour le renouvellement de l’arsenal atomique de 3,5 à plus de 6 milliards d’euros par an. Dénoncer cette arme de destruction massive est apparemment un crime de « lèse majesté » en France…
Un procès pour quelques autocollants et un message à la craie…
Lors de l’action, Rémi et Sophie ont été interpellés et privés de liberté plus de 28h pour avoir inscrit à la craie « Non au financement de l’arme nucléaire ! » et pour avoir collé 8 autocollants « abolition des armes nucléaires » sur la vitre du local du parti. Les militants avaient rendez-vous avec la justice ce lundi 7 novembre, en espérant pouvoir faire de ce procès celui de l’arme nucléaire… Alors que les Républicains avaient pourtant porté plainte, aucun représentant du parti n’a fait l’effort de se déplacer à l’audience.
Les inculpés ont eu quelques difficultés à s’exprimer sur leurs revendications d’un monde débarrassé des engins de mort, sur le danger que représente la prolifération nucléaire dans le monde, et la violation manifeste par la France du Traité de non-prolifération. Le procureur considérait que « coller des autocollants est un acte de dégradation grave, et violent » en expliquant que les pacifistes étaient « dans l’idéologie et le refus de dialogue ». Un des militants poursuivis expliqua qu’il était regrettable que les dirigeants politiques responsables de la prolifération nucléaire n’étaient jamais poursuivis par les tribunaux, alors que la pose de quelques autocollants conduit directement devant les juges.
Pour conclure ce procès, le procureur de la République a demandé 500€ d’amende par personne pour cet acte hautement répréhensible, eu égard à la préparation d’un crime contre l’Humanité que constitue le développement d’armes nucléaires.. . Le tribunal rendra sa décision le 21 novembre prochain.
« La droite française soutient de manière inconditionnelle l’arme atomique, depuis le premier essai nucléaire réalisé le 13 février 1960 sous la présidence de Charles de Gaulle. L’utilisation d’armes nucléaires est un crime contre l’humanité! Les victimes des essais nucléaires français se comptent par milliers, en Algérie et en Polynésie particulièrement. De nombreux anciens militaires sont malades du fait de leur exposition à la radioactivité. C’est véritablement un scandale de se retrouver aux tribunal pour quelques autocollants antinucléaires ! », s’indigne Rémi Filliau, un des prévenus.
« La justice s’acharne sur des militants non-violents qui dénoncent l’arme nucléaire! On voit bien où sont les priorités des politiciens qui nous gouvernent », poursuit le militant.
Ce collage d’autocollant eu lieu à l’occasion du jeûne-action contre l’arme nucléaire, organisé comme chaque année par le collectif « Armes nucléaires stop » et soutenu par le Réseau Sortir du nucléaire, le Mouvement de la Paix, le collectif des Désobéissants, le Mouvement pour une Alternative Non-violente et la Maison de vigilance.
Des actions ont eu lieu dans plusieurs villes de France le samedi 5 novembre, en solidarité avec les militants poursuivis (voir les photos)
On lâche rien !
Pacifiquement,
Rémi