Avec les féministes argentines, contre la dictature de l'Église catholique, pour l'IVG !
Mi-juin 2018, les députés argentins adoptaient enfin un projet de loi légalisant l’avortement durant les quatorze premières semaines de grossesse. Plus conservateur que l’Assemblée, le Sénat a finalement retoqué la loi le 9 août dernier, à 38 voix contre 31 (et 2 abstentions). En théorie, le sujet ne reviendra donc pas dans l’agenda parlementaire avant l’élection présidentielle de fin 2019, donc pas avant deux ans au moins. La lutte continue. Plus fort que jamais. Contre un pape argentin qui a osé comparer l’interruption volontaire de grossesse à l’eugénisme nazi : «Au siècle passé, tout le monde se scandalisait de ce que faisaient les nazis pour purifier la race. Aujourd’hui, on fait la même chose, mais avec des gants blancs ». Voilà ce qui justifie la révolte des féministes argentines contre l’Église, qui est leur pire ennemie, avec les nostalgiques de la dictature militaire.
Argentine. L’IVG est pénalisée sauf dans des circonstances exceptionnelles ; quelque 500.000 avortements clandestins seraient réalisés chaque année, tuant en moyenne une femme tous les trois jours. A Rosario, samedi, 70.000 femmes ont manifesté avec un courage exceptionnel et une détermination jamais vue ici contre la dictature morale exercée par l'église catholique dans le pays. Le slogan crié devant la cathédrale : "Iglesia basura, vos sos la dictadura", " Église, ordure, vous êtes la dictature". Ce qui prend tout son sens dans une Argentine où les nostalgiques de la dictature militaire et catholique intégriste ont encore le pouvoir sur les femmes.
L'Autre Quotidien