Pour les États-unis socialistes d’Amérique
Le coeur du capitalisme mondial doute. Sa population proteste. Le capitalisme fait quelques heureux, et beaucoup de malheureux. On ose parler de socialisme ! Dire que dans le pays le plus riche et le plus puissant du monde, les pauvres mènent une vie de chien. C'est une immense révolution culturelle de voir que de plus en plus de gens commencent à oser le dire aux USA.
"Battez-vous pour quelqu'un que vous ne connaissez pas ! Regardez autour de vous, et trouvez quelqu'un que vous ne connaissez pas. Peut-être quelqu'un qui semble ne pas vous ressembler. Êtes-vous prêts à vous battre pour cette personne autant que vous êtes prêt à vous battre pour vous-même ? Si vous, si des millions d'entre nous, nous sommes prêts à faire cela, non seulement nous gagnerons cette élection, mais ensemble, nous transformerons ce pays."
C'est un des spots de campagne de Bernie Sanders, qui semble bien parti pour l'instant, d'après les sondages, pour être le candidat démocrate contre Donald Trump (et tout l'establishment du parti, des Clinton à Obama en passant le milliardaire Bloomberg, sans oublier son principal rival dans la course à la nomination, le pitoyable Joe Biden, l'ex-vice président d'Obama, aussi transparent aujourd'hui qu'il le fut pendant tout son mandat, l'homme qui ne changera jamais rien à rien, et a été choisi précisément pour cette raison).
En France, on a tout lieu d'être déjà très préoccupé par nos problèmes, l'assaut frontal de la droite, promis par Fillon, mais finalement exécuté par Macron, contre les conquis sociaux, sa volonté de nous voir nous aligner une bonne fois sur les principes de base du capitalisme triomphant, ayant échappé à tout contrôle : privatisation des biens communs, monétarisation de chaque aspect de la vie, affranchissement de tout contrôle, mépris affirmé de l'intérêt collectif ("There is no society", le credo de Margaret Thatcher), destruction du politique et de la souveraineté des peuples, puisqu'il n'y a pas d'alternative à son triomphe (article 2 du credo de Margaret Thatcher, alors pourquoi aller voter ? des managers et cadres supérieurs suffiront, il n'y a que cela dans le gouvernement Macron, assaisonnés de quelques inévitables farceurs politiques, seconds couteaux de leur parti retourneurs de veste au moment opportun, il faut bien savoir faire quelques concessions à la "chose politique", en attendant de s'en débarrasser complètement, ce qui est l'objectif, comme Bayrou ou Collomb ont pu le réaliser à leur grand dépit).
Mais à notre avis, on a le grand tort de ne prêter que très peu d'attention à ce qui se passe ailleurs. C'est un repli sur soi partagé dans le monde entier, pas une faute particulièrement française. L'Internationale avait été créée expressément pour combattre cette tendance naturelle à se soucier d'abord de soi, ce qui promet l'aveuglement quand le combat, ses conditions et ses enjeux sont d'abord planétaires. C'était déjà vrai au milieu du dix-neuvième siècle. Cela l'est encore plus aujourd'hui. Comment ne pas voir que ce qui se passe aux États-Unis est absolument inédit, et d'une immense importance pour le reste du monde ?
Le coeur du capitalisme mondial doute.
Sa population proteste. On ose parler de socialisme ! Dire que dans le pays le plus riche et le plus puissant du monde, et le plus militarisé, prêt à tout, les pauvres mènent une vie de chien. Qu'il y a une totale déconnexion entre la prospérité de quelques-uns et la misère de millions d'autres. Qu'au fond, il ne sert à rien, quand on ne fait pas partie de la poignée de ceux qui réussissent, de vivre dans le pays qui règne sur la planète Terre. Le capitalisme fait quelques heureux, et beaucoup de malheureux. C'est une immense révolution culturelle de voir que de plus en plus de gens commencent à oser le dire aux USA ou au Royaume-Uni.
C'est pourquoi nous vous proposons de suivre avec nous cette campagne électorale d'un type complètement nouveau aux USA.