Bagnolet : Sauver la Bergerie des Malassis

Depuis dix ans, une petite ferme et bergerie fait le bonheur des enfants, accueille gratuitement et quotidiennement des familles, quiconque, organise des ateliers de jardinage, de construction, de découverte des animaux d'élevage, et des événements artistiques pour tous. Depuis tout ce temps, nous travaillons avec des écoles du quartier, des associations qui accueillent des enfants et des jeunes porteurs de handicap, des jeunes mineurs sans papiers, des Rroms. Toute la Bergerie, tous ses paysages sont fabriqués et soignés avec eux, habitants et partenaires. La bergerie et les terrains que nous avons en gestion abrite une biodiversité unique à cette échelle dans la ville. Il faudrait une dizaine d'années à nouveau pour la reconstituer. Est ce que la municipalité de Bagnolet se prépare vraiment à détruire tout cela ?

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Compte rendu poétique d'une réunion politique

1 Arbre

2 arbres

3 arbres

4 arbres

5 arbres

….

15 arbres

Peut être 20

Oui au moins 20 arbres

Vont être abattus près de la petite école

18 chèvres

3 boucs

5 brebis

1 bélier

9 poules

4 coqs

Presque toutes et tous nés à Bagnolet

Sur le plateau des Malassis

Doivent partir vivre ailleurs

Pour avoir un espace vital nécessaire.

Des animaux réfugiés politiques.

1,2,3,4,5,6,7,8,9, 10

100

1000 Enfants

Vont demander à leurs parents

Où sont parties les chèvres, les poules,

Pollux le grand Bouc

Qui vit le long de la rue Raymond Lefebvre.

1000 enfants, plus, peut être,

Si on compte les grands enfants,

S'en souviendront,

De la destruction de la Bergerie des Malassis.

Si le pire doit arriver

Si l'on est même plus capable

De s'émouvoir

De se révolter

Face à une absurdité coupable

100, 1000, 10 000

Etres vivant dans le sol,

En paix,

De la Bergerie

Vont être exterminés par des pelleteuses

Toujours plus monstrueusement

Machine

Les enfants ne crieront plus « biquette ! »

De la cour de récréation

Les anciens, les jeunes,

Les femmes, les hommes

Du quartier

Ne se rencontreront plus à la Bergerie

Nous ne saurons plus là pour filer

Un coup de main

Un sourire

Une blague

A deux balle

Ou subtile

Pour organiser des concerts gratuits

Et magiques

Pour jardiner le quartier avec amour

Avec toutes celles et ceux

Qui passent par là

Pour faire la fête

Autour du feu

Pour promener notre troupeau

De banlieue

Au pied des immeubles des Malassis

Pour être les passeurs libres

D'un je ne sais quoi

Très important.

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Voilà le « projet écologique et éducatif » qui nous a été présenté le mercredi 13 janvier et le lundi 25 janvier, en Mairie en présence du Maire et de nombreux élus de gauche soit disant.

Dans quel monde vivons nous ?

Vers quel avenir nous laissons nous glisser ?

Les intérêts à court terme sont l'enfer de demain, c'est ce que nous pensons, sans être adeptes d'aucun complot, en simples spectateurs du hold up fait sur l'écologie.

L'abattage de tant d'arbres est inacceptable aujourd'hui, d'autant plus dans une ville qui s'enorgueillit d'avoir voté une Charte de l'arbre. Les arbres à Bagnolet, sont victimes d'un véritable écocide depuis une dizaine d'années. Ils doivent être protéger. Le droit doit les protéger. Et seul, la volonté du plus grand nombre, et la politique peuvent changer la loi.

Les chèvres, les brebis de La Bergerie des Malassis, méritent d'être mieux considérées par les élus de Bagnolet. Elles sont un symbole de la ville pour beaucoup de monde. Par leur présence parmi nous, et dans nos imaginaires, elles font du bien. Pourtant, elles sont méprisées, abandonnées. Heureusement que nous sommes là pour elles, et que notre petite association en prend soin coûte que coûte, offrant ainsi aux habitants une petite ferme ouverte, sur le plateau des Malassis. Il est temps de réaliser ce que cela représente en travail et en solidarité. Il est temps de comprendre nos besoins, et tous les bienfaits de notre présence, avec notre troupeau, nos jardins, nos pâturages, en archipel dans le quartier.

Il est temps d'arrêter de construire cette ville froide, fermée, grillagée, dure. Il est temps de se mettre vraiment au travail et de défendre la beauté des paysages, des habitations, des lieux quotidiens de nos vies. Ça ne coûte pas plus cher la qualité, contrairement à ce que l'on croit. Est ce qu'une école maternelle neuve doit ressembler à un centre commercial ou un cinéma ? Où doit elle être en elle même, aussi, un outil d'apprentissage et d'épanouissement pour les petits enfants si sensibles et curieux. Pourquoi ne pas choisir, de préserver l'éco-socio-systéme de La Bergerie existante avec une nouvelle école et une crèche, plus douces, qui se fondraient dans un univers plein de vie. C'est encore possible de trouver un projet alternatif de véritable ferme-jardin-école, sans surcoût pour la ville et ses habitants si l'argent va là où il faut. Qu'est ce qui dérange la ville à part notre farouche amour de la beauté et de la réflexion ? La Bergerie des Malassis, aujourd'hui, est aussi une école. N'est ce pas l'éducation de nos enfants et leur bien être qui doit éveiller le plus d'ambition et d'inventivité ?

Comment accepter que chaque mètre carré de terre des espaces publics du quartier, soit souillée par les bulldozers. Que toute la vie et les promesses de vie qui s'y trouve, soit à tel point et systématiquement brutalisée et éradiquée. Laisser un peu la terre en paix. La terre de la Bergerie est précieuse. Comment parler la main sur le cœur d'écologie et ne pas comprendre qu'on doit tout faire pour éviter ce genre de projets destructeurs d'une part de nous même, et de la vie. Il n'y a que les discours qui changent. La réalité reste aussi cruelle et incompréhensible. D'autres choix pourraient être faits. Il faut du courage, c'est vrai, de la transparence et de la confiance.

A la Bergerie, on est pas écolo ; on est sauvage donc écologiste. On se renifle, mais on fait pas de sales coups. On bosse sérieusement avec les paysages du coin, avec les bêtes, avec les enfants, les jeunes, les instits, les profs, les éducateurs, les psy, les Rroms, les sans papiers, les handicapés, les alcolos, les vieux, et puis on accueille. On est sauvage, on aime la terre, les arbres, les bêtes, être dehors toute la journée, toute la nuit. Parlez avec n'importe quel ancien, il vous expliquera ce qui a du goût et de la valeur pour nous. Le progrès ce n'est pas l'oubli.

La destruction de La Bergerie des Malassis et de toute cette vie, humaine et non-humaine, est inacceptable. Après toutes ces années de travail avec le vivant à Bagnolet, notre association Sors de Terre, va défendre ce point de vue face à la ville de Bagnolet. Un collectif de soutien s'est créé, vous pouvez le rejoindre en vous rendant les samedis après midi à la Bergerie des Malassis, 9 rue Raymond Lefebvre à Bagnolet.

Un compte rendu plus précis et technique des réunions va suivre.

Merci pour votre attention encore une fois.

Pour suivre les activités du groupe et se tenir informé de la situation : https://www.facebook.com/La-Bergerie-des-Malassis-588851441483144

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