C'est une bataille collective que nous devons mener contre l'épidémie

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Évidemment, faire face à une situation difficile, comme une épidémie, impose que chacun prenne sa part personnelle de responsabilité. Mais ce n'est pas une affaire individuelle, c'est un effort collectif, c'est l'opposé de la privatisation.

La plus grande perte dans une épidémie peut être notre socialité. Je ne fais pas tellement référence au fait que les mesures proposées pour éviter la dispersion consistent principalement en une «distanciation sociale» et une nécessaire «auto-isolation». Je me réfère principalement à la façon dont la peur d'une maladie transmise par d'autres se traduit par une recherche personnalisée de protection et de protection.

Les réactions de peur au niveau individuel (ou familial proche) sont étroitement liées à ces périodes. Nous le voyons chez ceux qui sont pressés de faire des réserves excessives de nourriture, de matériel de protection ou même de médicaments. Nous le voyons dans la peur particulière de considérer l'autre comme contagieux. On l'entend dans une réaction ou une autre pour quiconque n'a pas individuellement adopté une attitude «responsable».

Évidemment, faire face à une situation difficile, comme une épidémie, requiert aussi une responsabilité individuelle. Mais ce n'est pas une affaire individuelle, c'est un effort collectif, c'est l'opposé de la privatisation. En ce moment où nous sentons que nous menons une bataille pour nous-mêmes et nos proches, nous sommes plus que jamais dépendants des autres : des médecins et du personnel infirmier au premier rang de la bataille, de toutes les pièces de l'appareil d'État qui doit s'assurer qu'il n'y a pas de paralysie, de tous les employés qui entretiennent une infrastructure complète (énergie, communications, eau, assainissement, propreté), de tous les employés qui permettent que les principales chaînes d'approvisionnement continuent à fonctionner.

Même la responsabilité individuelle, qui est ainsi reprise dans le débat, est avant tout une responsabilité envers les autres, à commencer par les groupes les plus vulnérables. C'est pourquoi, malgré une idéalisation de l'individualité qui a déjà sapé la cohésion sociale, nous devons reconstruire notre collectif.

Panagiotis Sotiris 13 mars 2020