Dia 5 (Part.2) La dérive des Martine’s à Lisbonne / Até à próxima !

Les jours ultimes ont ceci de singulier qu'ils font flotter entre départ et arrivée, dans l'entre deux. Si parfois le temps s'y fige, Lisbonne est la ville la plus propice pour en savourer les sucs; en des secondes et des minutes, à déglacer au Porto branco.

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Après notre délicieuse rencontre du matin, nous nous décidons à errer dans la ville, de retourner dans le quartier Bica juste en dessous du Bairro-Alto. Arpenter « as calçadas » du quartier, saluer à nouveau le relieur à la fenêtre toujours ouverte, puis aller parler vins avec Maria de l’épicerie Poço dos negros.

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Des rencontres toujours…  au fil des trottoirs de Lisbonne la belle qui, emplis jusqu'aux  jointures de leurs richesses de forme, de dessin, offrent toutes les rencontres possibles. Celles du passé, comme du présent et celles à venir ! Après une belle halte « sardinhas açadas » de rigueur, de vinho Verde servi dans des verres plus proche de la contenance d’une pinte que du verre de dégustation, notre après-midi n’en finit pas de continuer.

La capitale lusitanienne retient le temps. Elle le garde précieusement sur les bords du Tage, le long des rues et de ses trottoirs en escaliers, sur les marches du Bairro Alto, le long des caténaires des « electricos amarelos », sur la moindre « praça » et le moindre petit banc, entre les interstices des Azulejos et dans leurs arabesques motifs, dans la lumière et l’ombre, à l’arrière des taxis, dans la langue et les mots de Pessoa, dans la guitarra portugaise qui accompagne les fados intranquilles et la saudade qu’elle vous refile dans la seconde où vous poser les pieds sur elle…

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Nous n’avons fait que passer… Encore un peu de lumière, une dernière cerveja au musée sur la Praça do Comercio. Improbable verre dont le goulot d’une bouteille de bière est soufflé à l’intérieur et à l’envers. Nous reprenons le métro et nos valises. À l’embarquement, il pleut très fort. Le ciel lui-même refuse de nous voir partir… Un signe ? Nous décollons et traversons l’orage pour le laisser derrière nous.

Il est minuit, les valises sont déjà ouvertes dans le couloir. Paris est brûlant.

Une petite boîte qui porte le nom de Benard est sur là table.
Dedans, deux pasteis, l’un sur l’autre…
Nous avons gardé un clos du frère Étienne.

Il n’y a pas d’heure pour soigner sa saudade ou mieux, l’entretenir !

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En une bouchée, nous sommes encore sur la table hexagonale du café de la Rua Garett, A Brasileira.
Il est tard, mais rien n’est plus important que cet instant. Nous sommes revenus et encore un peu là bas. Nous le savons, nous nous « constellons en cachette et où nous possédons notre infini » (Pessoa - Le livre de l’intranquillité)

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Les Martine's le 25/04/18
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