Soutien total aux femmes iraniennes qui défient la tyrannie des religieux et des politiciens machistes !
La police iranienne annonce avoir arrêté une trentaine de femmes accusées d'avoir ôté et brandi publiquement leur voile pour protester contre l'obligation faite aux iraniennes depuis l'instauration de la république islamique (voir plus bas) de sortir voilées en signe de soumission à l'Islam. Le mouvement semble pourtant s'étendre. Nous le soutenons sans la moindre hésitation. On nous parlera sans doute de "nos contradictions", puisque nous défendons en France le droit pour des mères de porter le foulard (pas le burka) sans être interdites de sorties scolaires avec leurs enfants, et le droit en général pour des femmes musulmanes de se déclarer telles sans devenir l'objet de mépris, de menaces, ou de discrimination. Il s'agit pourtant dans les deux cas, et de façon limpide, de liberté. Se voiler ou non doit être un choix personnel. Si c'est le résultat d'une obligation sociale, ou d'une contrainte quelconque exercée sur une femme, peu importe en quel nom, qu'il soit de Dieu ou de la loi, le port du voile devient le symbole de la victoire d'une dictature sur ses victimes, et son imposition justifie toutes les révoltes.
Des nouvelles de "la femme au drapeau blanc" de l'avenue Enghelab un Mercredi Blanc qui est rapidement devenue l'icone des #IranProtests :
Elle se nomme Vidal Movahed. Elle a 31 ans et elle est la mère d'un bébé de 20 mois. Elle est toujours en prison et sa famille s'inquiète. Amnesty International publie un communiqué concernant cette mère courageuse :
"Les autorités iraniennes doivent libérer immédiatement et sans condition une femme arrêtée le 27 décembre 2017 à Téhéran pour avoir manifesté pacifiquement contre le voile (hijab) obligatoire."
Aidez-nous à faire libérer #VidalMovahed. Elle n'a rien à faire en prison. Elle n'a commis aucun crime. Vidal manifestait contre une loi discriminatoire.
Il est ahurissant que les modérés iraniens comme Javad Zarif, Massoumeh Ebtekar et bien d'autres soient silencieux sur le calvaire de Vida. Aux réformateurs iraniens : Nous attendons encore que vous exprimiez votre préoccupation pour cette femme.
Souvenons-nous que, alors que la chasse aux manifestants des #IranProtests était ouverte dans les rues, M. Javad Zarif a publié un tweet déloyal prétendant que les iraniens avaient le droit de manifester. M. Zarif, vraiment ? Est-ce que l'emprisonnement de Vidal témoigne aussi de la "liberté" des iraniens de manifester ?
DÉCLARATION PUBLIQUE D'AMNESTY INTERNATIONAL
Le 24 janvier 2018
Numéro d'index AI: MDE 13/7783/2018
Iran: le voile obligatoire est abusif, discriminatoire et humiliant. Arrêtez la persécution des femmes manifestant pacifiquement contre lui
Amnesty International déclare aujourd'hui que les autorités iraniennes doivent libérer immédiatement et sans condition une femme arrêtée le 27 décembre 2017 à Téhéran pour s'être engagée dans une manifestation pacifique contre le voile obligatoire (hijab).
L'organisation a de nouveau appelé les autorités iraniennes à mettre fin à la persécution des femmes qui dénoncent le voile obligatoire et à abolir cette pratique discriminatoire et humiliante. Cette pratique viole les droits des femmes en Iran depuis des décennies, notamment leurs droits à la non-discrimination, à la liberté de croyance et de religion, à la liberté d'expression et à la protection contre les arrestations et détentions arbitraires.
Depuis le mercredi 27 décembre 2017, Une vidéo, devenue virale sur les réseaux sociaux, montre une femme debout sur une structure en béton dans un endroit animé de l'avenue Enqelab (Révolution) de Téhéran, sans voile et brandissant silencieusement un drapeau blanc pour protester contre le code vestimentaire islamique obligatoire du pays qui, entre autres, oblige les femmes à se couvrir les cheveux avec un foulard. La vidéo a d'abord été obtenue et publiée par les White Wednesdays, une campagne populaire invitant les femmes à partager des photos et des vidéos d'elles-mêmes sur les réseaux sociaux, portant chaque mercredi des foulards ou des vêtements blancs pour protester contre le voile obligatoire.
Selon trois témoins oculaires, les forces de l'ordre ont arrêté la femme sur place et l'ont transférée dans un centre de détention voisin, le Kalantari 148. Aucune information sur son sort et sa localisation n'a été rendue publique, suscitant des craintes quant à sa sécurité et son bien-être et incitant des milliers de personnes à participer à une campagne sur les réseaux sociaux sous le hashtag anglais #Where_is_She. Amnesty International comprend de deux sources indépendantes que le nom de la femme a jusqu'ici été tenu secret par sa famille en raison de problèmes de sécurité.
Le 22 janvier 2018, Me Nasrin Sotoudeh, éminente avocate spécialiste des droits de l'homme, a écrit sur sa page Facebook qu'elle a découvert, par son enquête, que la femme avait été initialement libérée après son arrestation mais qu'elle a été de nouveau arrêtée ensuite. Elle a déclaré qu'une procédure pénale avait été ouverte contre elle auprès du Bureau du Procureur de la zone 6 de Téhéran. Selon les informations obtenues et partagées publiquement par Me Nasrin Sotoudeh, cette femme a environ 31 ans et a un bébé de 19 mois.
Amnesty International a appris que ce même jour, le 27 décembre 2017, une autre femme, âgée d'environ 18 ans, a également été arrêtée à Téhéran pour avoir pacifiquement protesté contre le voile obligatoire. Son nom est également tenu secret par sa famille et son avocat pour des raisons de sécurité. Elle est en détention provisoire dans la prison de Gharchak, à Varamin près de Téhéran, où des femmes reconnues coupables d'infractions pénales violentes sont détenues dans des conditions extrêmement précaires.
Pourquoi nous avons choisi de superposer ces deux photos :
Le 8 mars 1979, journée internationale des femmes, 100.000 iraniennes manifestaient en vain contre l'imposition du port du voile par le gouvernement islamique sous peine de prison et du fouet.
Le 27 décembre 2017, une femme, seule, mais soutenue aujourd'hui par beaucoup d'autres iraniennes, continuait la lutte pour la liberté de porter ou non le voile.