Short-Cuts 30, par Nina Rendulic


au bout de chaque semaine, ce(ux) que je retiens dans la réalité subjective du monde qui nous entoure

krajem svakog tjedna, ko/čega se sjećam u subjektivnoj stvarnosti svijeta oko nas


semaine du 15 / 8 / 16

"L’unique se façonne difficilement. Le simple est difficile à apercevoir."

La lune a fait un nouveau tour. En avant dans l’espace. En arrière dans le temps. Le temps qui vous sépare de qui vous sépare qui vous… Le mouvement cylindrique peut, dans de bonnes conditions, faire remonter de l’eau à la surface.Le présent explosera dans les pensées du futur. Les images dans la tête grandissent avec la lune : vous les observez, analysez, effleurez, regrettez, chassez. Le changement est inévitable. Enchevêtrer / tisser les fils de ses regrets dans la mémoire nouvelle. Vous avez traîné vos ombres dans la nuit des tunnels souterrains. Vous avez ri et l’écho de vos rires multiplie désormais la peine. Vos ombres sont lourdes. L’été est. Le mouvement cylindrique peut… Sur ses représentations l’été est déjà mort. A été. Mais votre peau est poreuse plus que vos pensées. (C’est un caillou qui vous réveille sous l’oreiller, pas des cauchemars.) La vision de votre prochaine indifférence vous insupporte. ...dans de bonnes conditions… L’odeur de la lavande (la la van de voix très douce mais très lente très monotone) dans les narines dans une ville sans odeurs. Indications pour la couleur des lumières. La cadence de vos pas. Vos bouches qui mâchent des syllabes oubliées. Et l’écho. Et l’écho. Et l’écho. Est là ce qui n’est plus. …faire remonter de l’eau à la surface. Ce n’est pas la première fois. Ce n’est pas la deuxième fois. Ce n’est pas la… L’été a été. L’été est. L’été n’est plus. L’été sera. Mais avant, vous l’oublierez. Sauf… Les cigales et l’immortelle, peut-être.

Dans un mouvement cylindrique l’écho remonte à la surface la mémoire oubliée du corps. D’abord, les voix. Puis, les photographies. L’unique n’existe pas. Le simple file...comme de l'écho.

Nina Rendulic

Notre chroniqueuse Nina Rendulic est née à Zagreb en 1985. Aujourd'hui elle habite à 100 km au sud-ouest de Paris. Elle aime les chats et la photographie argentique. Elle vient tout juste de terminer une thèse en linguistique française sur le discours direct et indirect, le monologue intérieur et la "mise en scène de la vie quotidienne" dans les rencontres amicales et les dîners en famille. Vous pouvez la retrouver sur son site : ... & je me dis