Athènes est un volcan ! La lettre cinglante de Mikis Theodorakis à Alexis Tsipras "le cubain"
Camarade Alexis, je te tire mon chapeau, parce que tu es un gros dur. Le plus gros des durs depuis 450 av. J.C. jusqu’à nos jours en Grèce. Parce que tu fais tout ce que tu veux sans tenir compte de quiconque.
Tu prends ton avion personnel, tu le remplis d’amis et d’amies, tu pars à Cuba et tu laisses l’addition de 300.000 dollars à payer par les gugusses qui gagnent 300 € par mois dans le meilleur des cas.
Tu fais tout ce qui te plaît.
Tu parles sur la Place de la Révolution où parlait Fidel, comme un révolutionnaire pur et dur. Tu te dresses de toute ta superbe contre le Capitalisme-Impérialisme. Tu te goinfres (600 euros pour un repas payé par le Ministre des Affaires Étrangères, donc par tes lèche-bottes).
Tu t’amuses, tu fais la fête, alors que les gugusses de Grecs font la queue pour retirer leur retraite, payer électricité, banques, hôpital et surtout austérité sur austérité.
Tu te la joues révolutionnaire et quand tu reviens, tu redeviens ce que tu étais, un gamin qui court pour exaucer tous les caprices de Merkel, d’Obama et de Juncker, que tu fustigeais de Cuba – et ça retombe à nouveau sur le dos du peuple grec si intelligent, parce que c’est lui qui a décidé d’être gouverné par des gens sans supporters et sans honneur, qui font joujou au gouvernement.
Rendez-vous aux abattoirs*
Mikis Theodorakis Décembre 2016
PENDANT CE TEMPS, ATHENES
Après huit ans d'une vie dans une misère de plus en plus grande, et dont ne peut voir la fin sans croire au père noël ou se moquer gravement du monde, - à moins qu'on ne veuille encore croire en Alexis Tsipras - , des Grecs manifestaient encore hier mardi 6 décembre pour marquer l'anniversaire de l'assassinat à balles par un policier du jeune Alexis Grigoropoulos, quinze ans, lors d'une manifestation place Syntagma, en 2008. Droite, gauche, c'est exactement la même police qui est devant les manifestants, payée par l'Union Européenne parce qu'elle est le dernier rempart du gouvernement et du système. Et Alexis Tsipras est aujourd'hui à la tête de tour cela. C'est ce que dit la colère de Mikis Theodorakis. "Révolutionnaire" à Cuba, contre-révolutionnaire à Athènes, tel est l'homme qui a fait le voyage à La Havane pour rendre hommage à Fidel Castro.