Short-cuts 41, par Nina Rendulic
semaine du 31 / 10 / 16
regarde le ciel
arrête de te cacher derrière tes mots tes mots magnifiques magnifiquement vides tu es vide tu n’as que tes mots et tes mots ne peuvent donner vie à tes images parfaites
arrête de penser de trop penser ça me fatigue tu me fatigues tu n’es pas légère regarde le monde regarde le ciel et avance avance dans tes absences délicates et délicatement contradictoires
arrête de partir vers tes lieux à toi tes lieux communs où personne n’entre laisse-moi entrer dans la nuit de tes yeux pleins de sable et garde-les ouverts : tu ne feras pas disparaître le monde
***
On parle toujours. On se parle. À soi. A autrui. En silence. La transcription de sa parole intérieure peut n’être qu’une illusion. Envers le monde. Envers soi-même. Ainsi, quelquefois il serait mieux de ne plus parler. Or…
Nina Rendulic
Nina Rendulic est née à Zagreb en 1985. Aujourd'hui elle habite à 100 km au sud-ouest de Paris. Elle aime les chats et la photographie argentique. Elle vient tout juste de terminer une thèse en linguistique française sur le discours direct et indirect, le monologue intérieur et la "mise en scène de la vie quotidienne" dans les rencontres amicales et les dîners en famille. Vous pouvez la retrouver sur son site : ... & je me dis