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« Notre but était d’être dans l’imaginaire » Interview d’Alexandra Wagnon & David Guélou chez Black River

À l’heure où Doctor Who débarque au rayon comics —en parallèle de la nouvelle série sur Disney—, nous avons eu l’occasion de rencontrer le directeur et la coordinatrice éditoriale de Black River pour parler du lancement de la maison en 2022 et de l’évolution du catalogue depuis.

Alexandra Wagnon © ByPhoto / Lina Ying

Vous avez sûrement vu passer ses adaptations comics de Neil Gaiman ou la nouvelle publication du Ragnarok de Walter Simonson —rendez-vous en fin d’article si ce n’est pas encore le cas avec une sélection de coups de coeur 📚— ou peut-être Il était une fois un Seigneur du Temps ces jour-ci avec Dan Slott aux commandes du Tardis.

Je vous propose une interview d’Alexandra Wagnon & David Guélou en charge de l’éditorial pour découvrir les coulisses de la création de la main et les futurs projets de l’éditeur. 

Comment on construit une ligne éditoriale  quand on est un nouvel éditeur ?

Alexandra Wagnon : Construire une ligne éditoriale en soi, ça relève surtout du goût personnel, et puis des tendances du marché. Je pense qu’il y a un peu des deux, ça compte.

En fonction des différents titres qui ont été repérés et qui ont été appréciés par David : l’idée c’est de savoir ce qui nous intéresse le plus et où on va avoir le plus de matière pour continuer à publier dans cette veine-là. C’est comme ça que ça a été construit au départ. 

David Guélou : Au tout début, notre but était d’être dans l’imaginaire, avec quelque chose qui ne puisse pas être dans la réalité. Si c’est la biographie d’Abraham Lincoln, on s’en fout même si c’est super bien dessiné, même si c’est super bien scénarisé… par contre, si c’est la biographie d’Abraham Lincoln hanté tard le soir par un lapin rose : OK ! On reste dans l’imaginaire, au premier sens du terme. 

Avant le lancement, vous attendiez d’avoir justement une série de titres validés ? 

D. G. : Non, le lancement aurait dû arriver un peu plus tôt. Et on voulait justement étoffer le catalogue, mais il y a eu des bouleversements au sein de la structure dans laquelle nous étions et il a fallu qu’on trouve une fenêtre de lancement adéquate.

Mais oui, on avait un certain nombre de titres. Et ensuite il faut toujours épurer, faire un choix drastique, déchirant, mais finalement on y vient. 

Comment se décide l’équilibre entre les licences, les titres indés… ? 

A. W. : Sur le lancement d’une maison comme ça, pour la première année, ça se construit d’après ce qu’on peut voir des résultats sur les titres qu’on lance. On avait effectivement beaucoup de licences à l’époque parce qu’on s’appuyait beaucoup sur une structure et des références connues :  Assassin’s Creed, Far Cry, etc

Et au fur et à mesure de l’évolution de la marque et de l’avancée dans le temps, on s’est rendu compte que finalement les titres qui fonctionnaient le mieux chez nous c’étaient des titres indépendants. Alors qu’on n’aurait plus misé sur une référence médiatique connue pour qu’on puisse continuer sur cette lancée-là. Ça nous a amenés à réviser notre position et l’année suivante, on a préféré privilégier des titres indépendants qui fonctionnent mieux que ce qu’on a pu avoir en licence. 

Maintenant l’équilibre est plutôt à l’inverse, on avait 60% de licences —j’exagère, mais ça devait être quelque chose comme ça— la première année, et 40% d’indés. Et là on a complètement renversé la tendance et progressivement il y en aura de moins en moins. 

Les licences qu’on choisit maintenant vont plutôt être des licences portées par des succès populaires. L’idée c’est de s’appuyer sur des phénomènes connus avec des fans bases qui sont très importantes et surtout très spécialisées sur le sujet. 

David a traduit quelques titres, c’était une envie perso ou c’était pour lancer la machine ?

A. W. : C’est vrai qu’on essaye de faire très attention à la traduction. Je ne dis pas que tout est parfait, mais c’est vrai que globalement on essaye de faire super attention quand on choisit un traducteur et David en a fait deux : Une étude en émeraude et Kadath, l’inconnue

D. G. : Pour Une étude en émeraude je ne faisais confiance à personne ! J’étais prêt à le faire gratuitement parce que, en général, les traductions de textes de Lovecraft m’ont énormément déçues par le passé. Il y a des choses très très bien depuis, mais j’ai vu suffisamment de dérives. Et je voulais faire en sorte que le vocabulaire d’Une étude en émeraude soit ancré à la fin du 19e / tout début du 20e siècle et qu’il n’y ait pas d’anachronismes ou quelque chose qui soit beaucoup trop moderne tout en respectant le panthéon ainsi que le le vocabulaire qui est utilisé ; parce que là, les fans nous attendent au tournant. 

C’est la même chose pour Kadath, l’inconnue, ça a été assez compliqué et je n’ai jamais mis autant de temps sur une traduction parce que je me suis référé aux traductions qui avaient été faites de Kadath, l’inconnue et il y en a quatre différentes  ! Donc, il faut faire attention à ce qu’on peut faire d’un point de vue légal ; à côté de ça il y a la conscience collective du lectorat de Lovecraft — même si ces traductions ne sont pas forcément idylliques, c’est comme ça qu’on les connaît— il y a tout un lexique à absorber et à recracher. Mais aussi s’assurer que les passages qui sont repris directement des bouquins correspondent parfaitement au verbatim et à ce qui a été dit.

A. W. : Si je peux rajouter quelque chose, on pourrait résumer ça en disant qu’il est super relou sur la trad. [rires] Soyons clairs, puisque là, il l’a emballé de manière assez classe — et il a parfaitement raison, tout est vrai— mais par ailleurs il est vraiment très, très relou quand on fait des traductions donc il y a des trucs sur lesquels je préfère lui dire « fais-le ! » on va gagner du temps. Et moi je vais perdre moins de cheveux.

D. G. : C’est vrai. Mais par exemple sur du Magic on est allé chercher quelqu’un qui traduisait déjà pour Magic, qui avait traduit des romans Magic et traduit les cartes Magic. Pour Garth Ennis, on a été chercher un type qui traduisait déjà du Garth Ennis, Philippe Touboul. Il a traduit du Hellblazer et du Garth Ennis pour Urban, donc il connaît les mécanismes de l’auteur et on peut y aller franchement. 

Même chose pour Blanche-Neige, rouge sang : la spécialité de Philippe, c’est vraiment la prose, le lyrisme et cette période-là. Il avait traduit le Necronomicon pour Bragelonne, quelque chose d’aussi verbeux, d’aussi riche donc ça me semblait logique que ce soit lui. 


Moi, je suis un psychopathe pour certaines choses ou simplement je ne veux pas que quelqu’un d’autre le fasse —et ce n’est même pas une question d’argent— c’est « n’y touchez pas ou je vous tue ». Voilà, je suis relou. Elle a entièrement raison. J’ai tenté une fois de plus de l’enrober, mais je suis relou [rires].

Le marché des comics est découpé entre quelques maisons, comment on se distingue en arrivant ? 

A. W. : C’est très difficile surtout que malheureusement, le comics est un marché de niche. Venir s’insérer là-dedans, surtout dans un contexte où il y a deux gros acteurs qui sont déjà extrêmement présents et qui trustent, en plus, un segment qui est très particulier. Segment qui vient faire oublier qu’il y a autre chose —sans méchanceté aucune— mais pour les gens qui ne connaissent pas le comics : on pense comics, on pense forcément super-héros alors qu’en fait il y a d’autres choses derrière ce terme. Ça vient un peu obscurcir la vision que les gens peuvent avoir du comics de manière générale donc s’insérer là-dedans c’est quand même très compliqué.

Le point de départ, c’était de s’appuyer sur des licences connues et qui permettaient de s’appuyer sur des phénomènes déjà existants, c’est comme ça qu’on pensait faire une percée. Mais comme je le disais tout à l’heure, au final ce n’est pas du tout ce qui a marché, mais on est très contents parce que ça nous permet plutôt d’aller vers des trucs indés et d’aller chercher des titres qui nous plaisent plus parce qu’on peut en faire ressortir un point particulier.

Il y a de très belles signatures déjà en année 1, comment convaincre les auteurs ou les agents sans passif ?

D. G. : Pour Neil Gaiman, par exemple, il y a déjà une partie du lectorat qui lit ses romans, ses comics et on doit s’adresser à son agent littéraire. Et de ce côté-là, on fait partie d’une structure qui travaille déjà du roman donc ce n’était pas si difficile pour nous deux d’aller les voir.

A. W. : Le point principal c’est ça : on a la chance de s’appuyer sur une structure qui est établie, connue et maîtrisée par la plupart des agents littéraires. Si la marque en elle-même n’est pas connue, on appartient à un gros groupe qui permet déjà de montrer le sérieux de la démarche, sur le projet qu’on a derrière et sur ce qu’on veut faire de cette publication. Il faut montrer patte blanche sur les premiers, mais une fois que les premiers sont publiés, ça va relativement vite. 

D. G. : À contrario, l’éditeur AWA par exemple, était persuadé qu’on était une toute petite boîte, qu’on faisait ça limite dans notre cave et ils ont envoyé une comptable de passage en France pour nous rencontrer. Ils lui ont dit « ils ont l’air sympas on peut peut-être faire des trucs avec eux », mais quand elle est arrivée elle a vu qu’on faisait partie du deuxième groupe de publication de livres en France. Il y a eu un changement d’attitude. Ça change vraiment la donne. 

Est-ce que vous envisagez de faire de la création ? 

A. W. : C’est un sujet qu’on évoque, mais pour l’instant on n’a pas une assise assez solide pour pouvoir se permettre de se lancer puisque ça suppose un autre format de travail et de mise en œuvre. Mais oui, c’est un sujet qu’on a en tête… C’est trop tôt pour pouvoir en parler, mais ce serait cool. 

Est-ce que vous voulez nous teaser une prochaine sortie pour 2024 ? 

D. G. : L’Appel à Cthulhu de Norm Konyu ! C’est vraiment atypique, par son graphisme, par son approche, par son mélange de livre pour enfants avec du comics. 

A. W. :  Et Talyn Le Cœur des Ténèbres ! Un comics très graphique, très proche de l’anime avec un univers très sombre et beaucoup de personnages féminins. Je pense que ce titre va cocher un certain nombre de cases dans l’imaginaire et dans ce qu’on peut avoir par rapport au comics. David l’a découvert sur internet, et il y a une approche qui est totalement en dehors des clous —par rapport à ce qu’on a pu raconter pour les autres titres avec les agents— là on est en contact direct avec l’autrice. Ce titre nous apporte des envies d’autres choses, peut-être une nouvelle façon de travailler. 

D. G. : C’est clair qu’on n’a pas le même ressenti dès l’instant où on parle avec les auteurs. Que ce soit pour Blanche-Neige, rouge sang, où l’autrice nous envoyait des pages de bonus et où on a eu des échanges, c’était vraiment génial. Ensuite avec Kadath, l’inconnue, les auteurs nous ont envoyé des suppléments, le carnet de croquis… je suis allé à Palma les rencontrer, on a fait une interview, on établit d’autres rapports avec eux. Et si on avait pu le faire plus tôt avec Goran Sudžuka par exemple, ça aurait été un bonheur. 

On n’osait pas trop le faire au début, c’était un de nos premiers titres, mais oui, le fait d’avoir un retour permet de modifier le bouquin. Blanche-Neige, rouge sang a été modifié, Kadath, l’inconnue ne ressemble ni à la version espagnole, ni à la version anglophone, il a sa propre identité boostée par l’équipe créatrice. 

Et pour la dernière actu en librairie ? 

D. G. : Doctor Who Il était une fois un Seigneur du Temps fut une aventure particulière. Outre le fait que je sois fan depuis que je suis môme, il s’agit d’un bouquin scénarisé par le grand Dan Slott qui a sévi depuis de nombreuses années aussi bien chez DC que chez Marvel mais notamment sur Spider-Man avec sa création du Spider-Verse. 

Donc ça coche non seulement la case « madeleine de Proust » mais également celle de « comics d’auteur ». Il me le fallait. Après avoir contacté l’éditeur de la version originale, Titan comics, j’ai également harcelé la BBC. Une fois. Deux fois. On a enfin pu lire l’intégralité du livre avec Alex, bien avant sa sortie en VO.

Et j’étais aux anges, compte tenu de la qualité du récit et cette transposition d’ambiance tellement particulière. Se rajoutait à cela le fait que ça concorde aux 60 ans de Doctor Who et à la diffusion de la nouvelle saison.

📚 Pour compléter cette interview, voici mes 3 coups de cœur pour découvrir la maison d’édition avant les prochaines sorties. Vous pouvez également lire les chroniques sur Les Sept Lames ou E-Ratic

2 très belles adaptations de textes de Neil Gaiman

Blanche-Neige, rouge sang de Colleen Doran, traduit par Philippe Touboul

Colleen Doran s’approprie la nouvelle Neige, verre et pommes (publiée dans le recueil Miroirs et fumée) pour en faire un conte illustré très graphique rebaptisé Blanche-Neige, rouge sang. Ici Gaiman renverse notre idée sur Blanche Neige et sa Belle-mère en imaginant que Blanche Neige est une vampire et que son sacrifice initial était justifié…

L’inversion des rôles avec le focus sur la reine terrorisée par sa belle-fille maléfique donne un autre point de vue sur les relations familiales et l’héritage mais aussi sur les thématiques de la beauté et du corps présent dans le conte original, en prenant le contre-pied. Avec un style inspiré des illustrateurs britanniques du 19e et 20e siècle et l’enluminure médiévale Colleen Doran prolonge le côté féérique en jouant du contraste horrifique que permet le personnage du vampire. Si le personnage est ambigu, et celui de la reine lumineuse, les personnages masculins, roi, prince ou nains sont plus ambigus et passifs face à elles renforçant l’emprise de Blanche Neige. Avec les scènes érotiques qui accompagnent ces rencontres, la dessinatrice renforce le trouble. 

L’autrice a mis un soin tout particulier dans le travail des planches qui se passent de cadrages pour donner un effet tapisserie ou vitrail, des costumes et symboles qui rehaussent les planches ou encore des lumières qui symbolisent les héroïnes qui évoluent de jour ou de nuit. Rien n’est laissé au hasard, des regards adressés aux lecteurices aux symboles cachés dans les compositions, Colleen Doran nous offre une bande dessinée assez singulière et personnelle à partir de ce texte de Neil Gaiman.

Une étude en émeraude de Rafael Albuquerque, Rafael Scavone & Dave Stewart, traduit par David Guélou 

Rafael Albuquerque, aidé de Rafael Scavone au script & Dave Stewart à la couleur, s’empare d’une nouvelle de Neil Gaiman (publiée en français dans le recueil Des choses fragiles), Une étude en émeraude qui met face à face le duo Holmes/Watson et les mythes lovecraftiens. 

Sans en dire trop, Neil Gaiman réécrit la rencontre de Sherlock Holmes et le vétéran John Watson pour une première enquête surnaturelle. Comme dans La Ligue des gentlemen extraordinaires d’Alan Moore & Kevin O’Neill, Gaiman s’amuse du mashup possible entre cet univers, celui des Grand Anciens mais aussi des clins d’oeil à la littérature d’R. L. Stevenson, H. G. Wells ou Bram Stoker que Rafael Albuquerque rend admirablement avec un jeu sur le paratexte : fausses affiches, fausses pub et le double discours d’une pièce de théâtre.

La narration à la première personne —qui reprend la méthode de Watson mais aussi le dispositif de Lovecraft— permet aux auteurs de jouer sur la dualité texte/image et créer des ambiguïtés délicieuses qui rendent grâce à l’écriture de Gaiman. Mettre en scène l’indicible lovecraftien avec l’amusante précision de l’écriture de Conan Doyle sur son personnage est très réussie et l’approche graphique faite de plans serrés et portées par des couleurs vintages façon peinture marche à merveille. 

Ragnarok de Walter Simonson, couleurs de Laura Martin, traduit par Xavier Hanart (3 volumes) 

Si vous aimez les X-Men & X-Factor ou Thor chez Marvel vous n’avez pas pu manquer les runs incontournables de Walter Simonson qui ont redéfini certains héros cultes avec sa compagne Louise Simonson ou en solo. Si son passage sur l’univers des Asgardiens a changé la donne pour le héros —entre la rencontre avec Beta Ray Bill et sa transformation en grenouille guerrière, entre autres—, il faut croire que Walter Simonson n’en avait pas tout à fait fini avec les mythes nordiques. 

30 ans après avoir laissé l’Asgardien de Marvel, le dessinateur se lance dans Ragnarok, une série plus personnelle où débarrassé de l’univers Marvel, il réinvente les derniers jours du dieu du tonnerre. Devenu mort-vivant, ayant survécu au crépuscule des dieux, il va mener une dernière quête aux côtés d’un elfe noire assassin et sa fille. Et ce n’est pas parce que c’est la fin d’un monde que Thor se fait mélancolique, ça bastonne et Walter Simonson use du potentiel super-héroïque du personnage sans verser dans la parodie de son propre travail sur Marvel. II va beaucoup plus loin que ce qu’il a pu faire par le passé, il n’hésite pas à faire des choix radicaux dans cette série courte.

Le dessin est lui aussi plus tranchant, et porté par les couleurs très pop de Laura Martin qui donnent une atmosphère survoltée à ces combats de monstres derrière un Thor zombie qui ne croit plus en rien —ou presque. 

Marjorie Finnegan – Criminelle Temporelle de Garth Ennis, Goran Sudžuka & Miroslav Mrva, traduit par Philippe Touboul

Pour le lancement de la maison, Black River à publié deux titres de Garth Ennis, avec l’un des plus violents & noirs A Walk Through Hell et l’un des plus fun mais toujours trash Marjorie Finnegan – Criminelle Temporelle, tous deux dessinés par Goran Sudžuka. Avec Marjorie Finnegan, ils réalisent une critique de notre époque assez réussie en nous embarquant dans un délire temporel façon Doctor Who où une criminelle va devoir sauver le monde. 

Comme dans toute œuvre d’Ennis, le langage est fleuri et les images peuvent surprendre par leur violence même dans les moments les plus décalés. Avec ce nouveau personnage, il explore notre rapport à la religion, à l’histoire, à la vérité, aux relations de couples ou à l’éducation dans cette cavale temporelle. On découvre le plan diabolique du Seigneur du mal, épaulé par l’ex de Marjorie que l’insécurité émotionnelle à poussé dans le camp du Mal. On rencontre sa sœur  Harri, devenue marshall de la chrono-police qui lui fait la chasse, à elle et Tim, une tête privée de corps devenue complice de la criminelle ou encore ses amies de prison comme Dina le vélociraptor.

Le style de Goran Sudžuka qui mélange une approche franco-belge avec un encrage épais et les couleurs de Miroslav Mrva qui ajoutent du volume à l’ensemble. Garth Ennis a bien choisi son collaborateur pour ce titre (et pour A Walk Through Hell), le côté un peu classique et épuré de son trait lui permet de dessiner des scènes très gores, trash ou glauques en conservant tout l’humour et l’irrévérence du scénario. 

Tous les visuels sont © les auteurs & l’éditeur
Les photos : © ByPhoto / Lina Ying.

Thomas Mourier, le 121/06/2024
« Notre but était d’être dans l’imaginaire » Interview d’Alexandra Wagnon & David Guélou

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