J'ai réalisé le premier dessin de cette série (celui du golf) lors d'une résidence sur l'île de Galiano en 2022. J'ai passé la plupart de mon temps sur cette île du sud du golfe à écrire, à explorer les falaises, à manger des œufs durs et à m'asseoir dans la petite maison qui était mon espace de travail pour la semaine.

Il fait vraiment sombre en début de soirée dans les bois. Vraiment sombre. Si vous n'avez pas de lampe de poche, vos yeux s'écarquillent, à la recherche de la moindre lumière pour vous guider.

C'est le genre d'obscurité dévorante qui vous fait paniquer si vous vous laissez aller à penser à ce qu'il y a dehors et que vous ne pouvez pas voir.

Alors je ne sais pas, je voulais peut-être apporter un peu de couleur à ce sur quoi je travaillais la nuit dans ces bois noirs et ombragés. Pendant la journée, j'écrivais beaucoup sur les souvenirs, je déterrais des histoires, je me demandais quel passé était réel et lequel sonnait bien et lequel était le mieux enjolivé.

Un an plus tard, j'ai continué à travailler sur ces dessins au pastel, cette fois lors de résidences en Italie et en Espagne, où les palettes de couleurs qui m'entouraient apportaient quelque chose de nouveau par rapport au nord-ouest du Pacifique que j'avais capturé auparavant.

Dans l'ensemble, ces dessins tentent de capturer ces moments dans mes souvenirs. Plus précisément, les sens associés à ces souvenirs. Quelle température faisait-il ce jour-là lorsque l'herbe est devenue brune ? Quelle était l'odeur de l'océan au petit matin ? Le son des balles de ping-pong.

Beaucoup de ces souvenirs datent de l'été, la période de l'année qui passe plus vite que toutes les autres. Les pastels sont tachetés, les couleurs sont boueuses, tout comme ces souvenirs.

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Jean-Pierre Simard, le 24/01/2024
Katie So - As It Goes By