L'AUTRE QUOTIDIEN

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Sons d'hiver en pointure 31 et toujours entre 75 et 94 : y a ur-jazz !

Ce n’est pas parce que l’ultra-libéral général Omicron nous a statufié dernièrement devant nos écrans que la musique vivante n’existe plus. Même si certains l’envisagent uniquement assise, Sons d’Hiver revient aux affaires avec un programme bien éclaté de confirmations en découvertes jusqu’au 19/02. On vous en cause ici bas… 

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Le festival 2022 n’a pas été pensé comme un décalque de l’édition prévue en 2021. Cependant, plusieurs créations ou projets inédits que le festival accompagne ont été repris car ils répondent toujours selon nous à une forme d’urgence. C’est le cas du projet Shamania de la percussionniste américano-danoise Marilyn Mazur, injustement absente des scènes françaises, elle qui a évolué aux côtés des plus grands, de Miles Davis à Wayne Shorter en passant par Paul Bley ou Jan Garbarek. C’est le cas également du trio inédit de la contrebassiste Joëlle Léandre, l’une de nos plus grandes musiciennes françaises, qui fête ses 70 ans, en compagnie des improvisateurs américains Craig Taborn (piano) et Mat Maneri (violon). La soirée à Fontenay-sous-Bois consacrée à la rencontre entre musique vaudou haïtienne et jazz d’avant-garde imaginée par le batteur Ches Smith avec le guitariste Marc Ribot et une dizaine de musicien-ne-s haïtien-ne-s vivant à New York et à Paris est également intégralement reprise. Ainsi que la soirée de clôture du festival à la Maison des Arts de Créteil, qui abordera la dimension spirituelle du jazz avec une création du batteur américain Hamid Drake en hommage à la pionnière Alice Coltrane qui fut la première à mêler jazz modal et musique extatique d’influence hindouiste ; et une rencontre inédite entres les Maîtres Musiciens de Jajouka (Maroc) et des invités venus du champ jazzistique, pour une musique mystique d’inspiration soufie.

Nous avons par exemple souhaité une présence plus longue de certains artistes sur le territoire du Val-de-Marne, avec une augmentation sensible du nombre de résidences de création et d’actions attachées. Dans cet esprit, l’américain Rob Mazurek, multi- instrumentiste, compositeur, improvisateur, peintre, plasticien, artiste total et touche-à-tout génial s’établira au festival Sons d’hiver pour une dizaine de jours. Il proposera une masterclasse et trois projets à son image : éclectiques, innovants, pluridisciplinaires, décloisonnant les genres, traversant les esthétiques musicales avec aisance, du jazz à la musique concrète, de la great black music à la musique contemporaine. Une manière de mieux appréhender le spectre artistique d’un des musiciens les plus passionnants de la scène actuelle. Pour la musique de son quartet Desert Encrypts, Rob Mazurek s’inspire des vastes étendues désertiques texanes, emplies de mystères et de poésie cosmique. Avec l’Exploding Star Orchestra, ensemble cosmopolite à géométrie variable, il convoque les esprits tant de Béla Bartók que de Gil Evans, de Morton Feldman que de Bill Dixon, de Sun Ra que de The Art Ensemble of Chicago. Avec The Book of Sound, Rob Mazurek imagine enfin une performance musicale et multimédia moderne et totale, synthèse de ses recherches sonores, visuelles et plastiques fascinantes.

D’autres projets musicaux feront naître une subtile symbiose entre les arts, tel Circles du flûtiste Jocelyn Mienniel, qui propose des variations autour de cinq tableaux de l’artiste peintre Fabienne Verdier rendus « vivant » grâce à un impressionnant travail vidéo. De leur côté, Christophe Rocher, Edward Perraud et Vincent Courtois dialogueront avec les œuvres du photojournaliste Yan Morvan qui s’intéresse dans Champs de Bataille aux traces ou aux reflets sur terre du passage de la guerre, pour un photo-concert où l’imaginaire remplacera le commentaire. Également dans cette idée de donner plus de sens à la présence des artistes sur le territoire, nous avons lancé une politique de commande d’œuvres originales, dont deux seront créées pendant cette édition 2022 et feront l’objet de résidences de création : Remix de la pianiste et compositrice suisse Sylvie Courvoisier, et Triptychus de la vocaliste et compositrice britannique Elaine Mitchener, qui remet au goût du jour le format pluriséculaire du récital piano-voix. Cette dernière inaugurera d’ailleurs un weekend de festival particulièrement dense à Ivry-sur-Seine les 12 et 13 février avec pas moins de 8 concerts et performances, un workshop, une table ronde, une exposition... pour un moment intense et convivial de création musicale, sorte de climax du festival.

La présence du texte, dans sa dimension poétique et politique sera de nouveau au coeur de cette édition avec la prose incandescente de Moor Mother (en duo avec le percussionniste sénégalais Dudù Kouaté et avec le groupe de free jazz Irreversible Entanglements), le spoken word engagé de Saul Williams, ou la poésie jazz libératrice d’Anthony Joseph.

En proposant deux focus autour du Brésil (A Cachan) et de l’Afrique du Sud (Au Musée du Quai Branly), le festival met en évidence son envie de partir à la découverte de la diversité des cultures de notre monde. Cette ouverture aux rythmes du monde sera également mise à l’honneur avec le oudiste Rabih Abou-Khalil, et la création du trio 368 Degrés réunissant Cheick Tidiane Seck (piano, claviers), Paco Séry (batterie) et Alune Wade (basse) pour une grande fête panafricaine mêlant des influences jazz, groove avec des sonorités traditionnelles d’Afrique de l’ouest.

Ce festival 2022 sera l’occasion de continuer notre fidèle compagnonnage avec le contrebassiste et compositeur William Parker, qui présentera A Trail of Tears – Continuum 1492-2022, un poème symphonique inspiré du déplacement forcé de plusieurs peuples amérindiens aux États-Unis dans les années 1830 ; avec le saxophoniste David Murray invité par le guitariste guadeloupéen Christian Laviso ; avec la flûtiste Naïssam Jalal qui délivrera ses « Rituels de Guérison » ; avec le saxophoniste Émile Parisien que nous accompagnons dans deux projets constituant pour lui un nouvel élan artistique (son nouveau sextet franco-américain « Louise » , et le très électrique quartet « XXXX » avec Michael Wollny, Tim Lefebvre et Christian Lillinger ; avec la pianiste Sophia Domancich qui s’inspire dans son nouveau programme en duo avec le batteur Simon Goubert de courts-métrages du cinéaste David Lynch ; et avec le dispositif The Bridge, incubateur de rencontres improvisées franco-américaines.

La période que nous avons traversée nous aura aussi poussé à repenser notre rapport au numérique et notre présence sur la toile. Nous continuerons ainsi l’expérience de La Plateforme. Pensée d’abord comme un espace permettant de suivre l’édition alternative 2021 du festival Sons d’hiver, La Plateforme s’installe désormais dans la durée comme un espace parallèle et complémentaire aux concerts du festival. Terrain de création, d’expérimentations, d’échanges et de réflexion, La Plateforme proposera des créations radiophoniques et audio-visuelles inédites, de longs entretiens, des conversations poétiques et philosophiques, et témoignera de la vie du festival et de ses actions satellites (tables rondes, séances d’écoute, masterclasses etc.) sous la forme de podcasts et de reportages photos.

Fabien Simon, directeur

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Le 31e Sons d’hiver propose une formulation de festival qui colle à l’époque : et si le nouveau variant nous recollait devant nos écrans ? On, ne souhaite à personne de devoir suivre un festival sur son ordi mais la Plateforme mise en place pourrait tenir la route pour ce faire… Sinon, tous les sons du jazz au présent sont/seront en scène pour affirmer une multiplicité et des croisements inopinés, de remix en relecture, de poème en hiommages, des relecture en biais et des approches frontales. Tout cela pour secouer un monde que la télé ne privilégie plus, en ces temps incertains de régression politique qui file la gerbe avec ses guignols du bout de l’alphabet… De Réaumur à Sébastopol, du Maghreb à Chicago, des Caraïbes à Bezons ( et pourquoi pas Bezons? ), de la contrebasse aux tambours, de la flûte au piano, un horizon ouvert à la respiration, la peinture, à la photo, aux courts-métrages et aux expériences diverses via les masterclasses. Du Val de Marne à Paris, en aller-retours, Sons d’hiver en pointure 31 et qui démarre ce soir.

L’agenda global c’est et la Plateforme ici

La sélection aux oreilles apatrides… 

BOKANI DYER SOLO/ THE BROTHER MOVES ON
indaba is

Unique et multiple. Comme le jazz joué en Afrique du Sud et dont quelques éclats ont été réunis en 2021 sur le disque Indaba Is produit par Gilles Peterson et son label-légende, Brownswood. Ce disque pose un état des lieux musical et documentaire des townships et une autre question-source : « qui sommes-nous et où allons-nous depuis les banlieues de Johannesburg ? ». Les deux sets de cette soirée, rares sur le sol de l’hexagone, répondent en réactivant des choses anciennes avec l’énergie du moment. The Brother Moves On doit autant au cosmos de l’Arkestra de Sun Ra qu’à la rage de l’Afrobeat, autant à la transe électro qu’au Calypso. Bokani Dyer est tout aussi agile, faisant surgir une musique consciente, faite d’héritage et d’idiomes puisés dans une logique neuve, teintée d’une dose d’humour et d’une capacité d’invention hors-pair.

Dimanche 30 JANVIER – 17h
MUSÉE DU QUAI BRANLY – JACQUES CHIRAC
(Théâtre Claude Lévi-Strauss)

JOCELYN MIENNIEL “CIRCLES

Variations sur 5 tableaux de Fabienne Verdier

Jocelyn Mienniel flûtes, électronique, composition, direction artistique, Thomas Bloch cristal Baschet, Yaping Wang yangqin, Ingar Zach percussions, Jozef Dumoulin mbira, électronique, Romain Al’l vidéo, Jean-François Domingues son, lumières

Plus qu’un motif sujet à variations, c’est le geste qui lie et réunit les 5 musiciens, le vidéaste et la plasticienne, ici. Formée par les plus grands lettrés chinois, habitée par les maîtres flamands, Fabienne Verdier est une artiste sans égal pour qui le corps met en acte la pensée. Sur les grands formats qui naissent du pinceau gigantesque, Jocelyn Mienniel a vu des formes géométriques, des cercles, des vagues, un univers vertueux, profond et magnétique. Occasion pour le flûtiste de laisser naître un nouveau langage. Circles va ainsi chercher les frictions prolifiques entre tradition ancienne, création vidéo et sonorités ancrées dans le présent, improvisant une transe artisanale, pleines d’illusions sonores et de persistances auditives.

Jeudi 3 FÉVRIER– 20h30
PARIS 14e Théâtre de la Cité Internationale

Naissam-Jalal-by-Seka

NAÏSSAM JALAL
HEALING RITUALS

Naïssam Jalal flûte, nay, voix, compositions, Clément Petit violoncelle, Claude Tchamitchian contrebasse, Zaza Desiderio batterie, percussions, PIERRE DACHERY son

Malgré les colères que le monde actuel agite, Naïssam Jalal maintient le cap de la douceur. Flûtiste, compositrice et chanteuse, elle a su créer, projet après projet, une musique de retour à sa force instinctive. Inlassablement. Healing Rituals serait peut-être un climax, une forme de la quintessence de ce que cherche la flûtiste. Presque chuchotée, la musique se révèle rituel véritable, inspirée de cultures traditionnelles et de leurs usages pour accompagner la vie et guérir les maux. L’invisible, sujet ancien chez Naïssam Jalal, lui a valu d’être primée aux Victoires du jazz 2019. Sa reconnection avec l’esprit est à l’origine de Healing Rituals, réunissant les traditions d’Egypte, du Maroc ou des Amériques, visant la grâce collective.

RABIH ABOU-KHALIL QUARTET
invite ELINA DUNI

Rabih Abou-Khalil oud, Elina Duni voix, Jarrod Cagwin batterie, percussions,MATEUSZ SMOCZYNSKI contrebasse, KRZYSTOF LENCZOWSKI violoncelle

Il y a des rêves de gosses qui prennent du temps. Comme celui de créer une musique avec des compagnons devenus intimes puis amis. Ce vieux rêve, poursuivi par Rabih Abou-Khalil, paveteur de chemins de traverse, se concrétise avec ce quartet. Le jeu du oud, modal, bouscule les modes d’improvisations. Les codes du jazz sont remis en jeu sans être remis en cause. Et dans ce jeu de dupes géographiques, émerge le soin que ce maitre du oud porte au récit musical. Tous les titres, imagés, viennent provoquer la mémoire collective et un ailleurs poétique pétri d’humour, ajusté à chaque auditeur. Avec The Flood And The Date Of The Fish, Rabih Abou-Khalil réduit encore plus la voilure, convoque une économie de moyens humains pour une force évocatrice hors normes.

Vendredi 4 FÉVRIER– 20h
VILLEJUIF Théâtre Romain Rolland

Irreversible Entanglements by Bob Sweeney

IRREVERSIBLE ENTANGLEMENTS

Camae Ayawe aka Moor Mother textes, spoken word, électronique, Aquiles Navarro trompette, Keir Neuringer saxophone alto, Luke Stewart contrebasse, Tcheser Holmes batterie

Alliant la street culture, l’héritage post-trane , le spirit jazz de l’Art Ensemble et la nouvelle scène indocile de Chicago, Irreversible Entanglements façonne une musique frontale et politiquement non-neutre. La voix est haute et le poing ne se baissera pas. Les questions sont clairement posées. Alliée à la verve incandescente de Moor Mother, pétrie de rage comme d’afrofuturisme, la musique que laissent surgir Keir Neuringer, Tcheser Holmes, Aquiles Navarro et Luke Stewart devient brûlot. Et là, l’art rejoint les manières. Engagées, sincères et éruptives. Ça vient vous chercher par le col et ça vous raconte 350 ans de luttes noires, de négations blanches et de musiques populaires. Loin, pourtant, de se contenter de faire du neuf avec du vieux.

+ SAUL WILLIAMS

Saul Williams voix, machines, TAHITI BOY synthétiseurs, Zach Danziger design sonore

La parole, le poing levé. L’image est forte, ancienne, toujours d’actualité. Rappeur au punch verbal infaillible, figure incontestable du Spoken Word, Saul Williams est en proie aux remous et questionnements de son temps. Le nôtre. Sa parole extrapole, infléchit, tonne et détonne. Improvise, aussi. Radicalement libre. A capella, en friction avec le loft-jazz d’un David Murray ou, comme ici, soutenue par une rythmique techno-minimale, sa voix pose l’idée selon laquelle toute prise de parole est politique. Cet usage du monde et du mot en fait un poète sonore nécessaire, un homme porteur de ce que l’art oratoire africain-américain aura légué aux prêcheurs, aux raconteurs et aux veilleurs de nos temps troublés.

Vendredi 11 FÉVRIER – 20h
VITRY-SUR-SEINE Théâtre Jean-Vilar

©-DR

WILLIAM PARKER “TRAIL OF TEARS – A CONTINUUM 1492-2022”

Fred Moten poésie, Tracie MORRIS poésie, Hamid Drake batterie, Isaiah Parker percussions, claviers, Jason Hwang violon, Gwen Laster violon, Melanie Dyer alto, Dara Bloom violoncelle, Patricia Nicholson chorégraphie, danse, Miriam Parker danse, Jason Jordan danse, Michael Lucio Sternbach vidéo

William Parker contrebasse, flûtes, compositions et direction artistique, Rob Brown saxophone alto, Steve Swell trombone, James Brandon Lewis saxophone ténor, Dave Sewelson saxophone baryton, Cooper-Moore piano, AnnMarie Sandy mezzo-soprano, Andrea Wolper voix, Raina Sokolov Gonzalez voix

En jazz, un des meilleurs tenants de la vérité la plus crue serait sans aucun doute William Parker. Sans filtre, ses compositions sont toujours émaillées d’une conscience politique forte mais jamais frontale. Cependant, le contrebassiste ne ferait monter ni les humeurs ni les enchères. Sa musique, consciente, reste d’une modestie sans limite. Ce poème sonore est un nouvel exemple de langages liés par ce que Parker appelle la tonalité universelle. Jazz, opéra, folk cohabitent dans ce spectacle total qui se retourne sur un épisode important de la culture des Etats-Unis, The Trail Of Tears. Ce récit de la relocalisation forcée et dévastatrice de 100.000 membres des nations Cherokee et Choctaw, chassés de leurs terres est sans filtre, mais donné avec la force d’amour et tissé d’une vérité cinglante.

Anthony Joseph par Marlon-James

ANTHONY JOSEPH
THE RICH ARE ONLY DEFEATED WHEN RUNNING FOR THEIR LIVES

Anthony Joseph voix, Jason Yarde saxophone, Colin Webster saxophone, DENYS BAPTISTE saxophone, Thibaut Remy guitare, Andrew John basse, Roderick Youngs batterie, Roger Raspail percussions

Faire courir les riches et câliner les pauvres. Il y a pire profession de foi quand on pratique un spoken word tiré des trouvailles de Ted Joans ou de Amiri Baraka. The Rich Are Only Defeated When Running for Their Lives, déclare Anthony Joseph. Toujours prompt à faire revivre les mémoires anciennes, le Haut Parleur voit ses mots subtilement énoncés, trouver un soutien sans faille dans les cuivres, claviers et percussions. De la Caraïbe originelle à Londres qui l’abrite, Joseph trace des ponts. Deux cultures pour un même geste de création qui vient sonner en écho neuf et rageur au People United Will Never Be Defeated, scandé dans les rues au Chili en 1970, et partout depuis. Mais chez Anthony Joseph, la lutte sait aussi joyeusement (faire) danser.
Vendredi 18 FÉVRIER – 20h
CRÉTEIL Maison Des Arts

Hamid Drake-©-Margaux-Rodriguez

HAMID DRAKE “A TRIBUTE TO ALICE COLTRANE

Hamid Drake batterie, percussion, Ndoho Ange danse, Jamie Saft piano, orgue Hammond, Pasquale MIRRA vibraphone, Joshua Abrams contrebasse, guembri, Thomas de Pourquery saxophone, Jan Bang électronique

Militante africaine-américaine, organiste, pianiste cosmique, Alice Coltrane a bien d’autres facettes encore. Seconde épouse de John Coltrane, elle l’accompagne dès 1965 et prend sa part dans les recherches interstellaires du saxophoniste puis prolonge la quête commune, intègre la méditation à sa pratique musicale, impose la harpe dans le jazz puis se retire de toute musique. Que reste-t-il de cette trajectoire incroyable et multiple ? Pour toute réponse, Hamid Drake a sa batterie, le souvenir des échanges épistolaires, longuement entretenus jusqu’à la disparition de la musicienne. Et son savoir-faire sans borne. Incroyable et multiple lui aussi, il remet en jeu les arcanes secrètes d’Alice pour un tribute à cette femme à facettes qu’est l’autre Coltrane.

THE MASTER MUSICIANS OF JAJOUKA – DIRIGÉS PAR BACHIR ATTAR + guests

Bachir Attar rhaita, guembri, flûte, direction / Mustapha Attar rhaita, flûte / Abdeslam El Moudene rhaita, flûte / Ahmed El Ballouti rhaita, flûte / Ahmed Bakhat violon, percussions / Abdellah Bokhzar percussions / Mohamed El Attar percussions + invités : Hamid Drake batterie, percussion, Jamie Saft piano, claviers, orgue Hammond, Joshua Abrams contrebasse, guembri et James Brandon Lewis saxophone

Ça commence comme une cérémonie du Rif marocain. Abondante en rumeurs, vivace et fabuleuse. Vos hôtes du soir sont les Maîtres musiciens de Jajouka, groupe de transe et de rituels lové au sein des légendes séculaires comme à la base de la contre-culture occidentale de la fin des 60’s. Ces Maîtres frappeurs se sont attirés, entre autres, les foudres soniques du rock, Brian Jones, et du free jazz, Shepp et Ornette. Bachir Attar a hérité de cela. Issu de cette longue lignée, il créé son groupe et perpétue les traditions de la famille de son père avec une nouvelle génération de maîtres musiciens, tous enfants des premiers maîtres. Pour cette soirée, les injonctions et les rites seront augmentés d’un All-Stars, mini-ensemble sans borne confronté à une constellation de légendes.

Samedi 19 FÉVRIER – 20h
CRÉTEIL Maison Des Arts

Jean-Pierre Simard le 28/01/2022
Sons d’hiver 31 du 18/01 au 19/02/2022
La billetterie en ligne
ici

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