L'AUTRE QUOTIDIEN

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Comment Suicide Squad est passé du comics à l'écran

Hein, pourquoi un requin géant est à la place de Will Smith sur l’affiche ? Vous vous demandez encore si le film “The Suicide Squad” de James Gunn est un reboot ou une suite du “Suicide Squad” de 2016 par David Ayer ? Allez, quelques éclaircissements sur le film & conseils de lecture pour s’y retrouver.

Le film de James Gunn, sorti le 28 juillet 2021, est l’un des films de super-héros les plus réussis depuis longtemps : à la fois hyper-connecté aux comics, plein d’humour et de violence décomplexée (pour un film qui met en avant des bad guys), le long-métrage de super-vilain rejoint le top des adaptations comics les plus réussies. 

Pari réussi donc pour le réalisateur des Gardiens de la galaxie ou de Super (dont on parlait ici) qui arrive à relancer la franchise après la catastrophe du Suicide Squad de 2016, sans pour autant être un reboot. Le réalisateur s’attache à d’autres personnages, plus proches du canon comics et des runs de John Ostrander tout en gardant le cadre posé par David Ayer dont l’excellente Viola Davis qui incarne le personnage d’Amanda Waller, ce bon Colonel Rick Flag (Joel Kinnaman) ou la mécanique de recrutement/coercition (James Gunn trouve plusieurs astuces scénaristiques qui lui permettent de ne pas tout réexpliquer et d’introduire l’univers de manière ludique.) 

En cherchant à réunir une équipe plus nombreuse, plus proche des persos de comics, le réalisateur frappe fort, car il offre aux lecteurs une cascade de clins d’œil, de références cachées ou d’easter eggs tout au long de son film, tout en maintenant une narration très claire pour ceux qui ne seraient pas familiers avec les figures de Bloodsport (Idris Elba), Peacemaker (John Cena), Ratcatcher (Taika Waititi), ou Polka-Dot Man (David Dastmalchian). 

Harley Quinn (Margot Robbie) est peut-être la seule qui n’a plus besoin d’être présentée après 2 films. 

Dans le même temps, même les fans & grands lecteurs sont ravis, car Ratcatcher II (Daniela Melchior) et Polka-Dot Man pour ne citer qu’eux, n’existent pas en tant que tel dans les comics. Gunn invente une fille pour Ratcatcher pour créer le perso à sa sauce et l’intégrer dans sa « famille » et Polka-Dot Man ne garde que le costume originel pour devenir un héros ici plein d’humour et de surprises. Un vrai personnage façon Woody Allen avec des pouvoirs foufous.

« Le pire, c’est quand le pire commence à empirer. »

Si vous aimez l’autrice de cette phrase, la très lucide Mafalda, sachez que Milton ( joué par Julio Ruiz ) — ce bon vieux Milton — est fan lui aussi au point d’en avoir un porte-clefs dans son van en conduisant la Suicide Squad à Jotunheim. 

Autre bel hommage au comics, James Gunn emprunte à Will Eisner son idée d’intégrer le texte au décor, et de mettre en scène le texte au même titre que le dessin. Dans le film, cela donne pas mal de belles idées graphiques qui renforcent la réussite esthétique et les connexions avec les bouquins. 

Loin d’être un film à sketchs ou une enfilade de flash-backs (ou de scènes pour les introduire), les personnages sont bien développés tout au long du film et ils se dévoilent à travers leurs relations. Dans un habile mélange d’action-commando et d’humour, la Suicide Squad est envoyée sur l’île de Corto Maltese (les fans de Batman apprécieront) pour s’infiltrer dans une base secrète et détruire le projet Starfish. 

Sans spoil, ces anti-héros de l’univers DC vont combattre un tas d’ennemis humains ou non, et contrairement au film précédent, Gunn joue enfin la carte du vilain sacrifiable : au sens littéral puisqu’aucun membre n’est à l’abri d’y passer. 

Alors quel budget sacrifier pour découvrir l’équipe sur papier ?

Urban Comics a eu la bonne idée de sortir quelques anthologies thématiques pour se mettre à la page, à la fois sous forme de best of et d’intégrales plus complètes. 

Suicide Squad —The Worst of, Collectif, Urban Comics

Le plus sympa pour découvrir les perso et se faire une idée avant d’aller creuser. On y trouve un chapitre par personnage et par des auteurs emblématiques (attention, gardez à l’esprit que ces persos sont très différents de leurs avatars en film : James Gunn les a rendus cool & modernes, et malgré la couv’ avec l’affiche du film, ce sont les comics originels).

Vous verrez que Polka-Dot Man est juste un vilain wtf ou que Ratcatcher est un ennemi un peu naze de Batman. Mais ça reste une bonne lecture complémentaire si vous ne voulez pas trop investir (voir Les Archives de la Suicide Squad plus bas).

Suicide squad presente : peacemaker de Paul Kupperberg, Denys Cowan & Tod Smith, Urban Comics

3e anthologie, cette fois axée sur un seul personnage. Car en plus du film The Suicide Squad, James Gunn a vendu à la plateforme de streaming HBOmax une série qui sera diffusée début 2022, centrée uniquement sur Peacemaker (toujours interprété par John Cena).

On n’en sait pas plus si ce n’est que la série se place dans la continuité du film. Cette compilation permet de se familiariser avec un héros inventé en 1966 loin de chez DC et qui a servi de base pour le Comédien d’Alan Moore dans Watchmen

Voilà pour découvrir les équipes d’origines et les titres qui ont façonné cet imaginaire. Mais Urban Comics complète avec les versions actuelles de l’équipe qui est revenue au-devant de la scène dans les années 2000 avec l’introduction de sa nouvelle star : Harley Quinn.

La Suicide Squad moderne est mise en scène dans Suicide Squad — DC Rebirth (7 vol.) et Suicide Squad — DC Renaissance (4 vol.) ou Suicide squad Renégats (2 vol.).

Thomas Mourier le 15/09/2021
Du comics à l’écran : The Suicide Squad