Abbas Kiarostami s'offre les Chemins de la liberté à Beaubourg
Depuis Où est la maison de mon ami ?, en 1987, puis Le Goût de la cerise, dix ans plus tard, pour lequel il reçoit la Palme d’or au Festival de Cannes, Abbas Kiarostami est considéré comme le maître du cinéma iranien. Cinéaste, scénariste, mais aussi photographe, il était un artiste total, dont la production est aussi dense que polymorphe et dont l’influence s’impose aujourd’hui. Le Centre Pompidou revient sur l’ensemble de son œuvre, à travers une rétrospective intégrale et une exposition inédite.
En 2007, après Chantal Akerman et Jean-Luc Godard notamment, le Centre Pompidou invitait le cinéaste iranien à exposer des installations autour de sa correspondance filmée avec le réalisateur espagnol Victor Erice. En 2020, plus de trois ans après la disparition d’Abbas Kiarostami, le Centre Pompidou lui rend hommage en interrogeant cette fois la puissance poétique au cœur de son œuvre.
Alors que MK2, producteur et distributeur historique du cinéaste en France, découvreur et promoteur de son talent, termine la restauration de l’intégralité des films d’Abbas Kiarostami, le Centre Pompidou présente en parallèle à cette exposition une rétrospective intégrale de l’œuvre cinématographique du cinéaste iranien, en salles et DCP 4K, accompagnée par les plus proches collaborateurs et les artistes qu’il a pu influencer.
SYLVIE PRAS, RESPONSABLE DES CINÉMAS DU CENTRE POMPIDOU et COMMISSAIRE DE L’EXPOSITION « OÙ EST L’AMI KIAROSTAMI ? »
«En 2007, j’invitais Abbas Kiarostami à présenter sa première exposition au Centre Pompidou, à Paris, autour de la correspondance filmée entre le cinéaste et Víctor Erice, à la suite de celle conçue par Alain Bergala et Jordi Balló au Centre de culture contemporaine de Barcelone. Kiarostami parti, et avec lui l’une des voix les plus profondes du xxe siècle, à l’image de cette distance que le grand cinéaste faisait mine de toujours conserver sur l’époque derrière ses lunettes sombres, et alors que Marin Karmitz achevait le travail de restauration de ses films, l’évidence s’est imposée de consacrer un hommage à cet artiste majeur dans le lieu même qui l’avait déjà fêté. Le Centre Pompidou répète donc son geste envers un artiste, en le décuplant, le démultipliant, et propose l’exposition “Où est l’ami Kiarostami ?”
dans l’ensemble du Forum −1, dont tous les espaces sont aujourd’hui réunis pour la première fois, en collaboration avec le cabinet de la photographie du musée national d’Art moderne. Sa vie durant, Abbas Kiarostami a embrassé l’image dans toute sa matérialité, à travers le cinéma bien sûr, mais aussi
la photographie, l’art numérique, autant de traits liés ensemble par la poésie. Je suis si fière de redécouvrir et d’offrir aux regards des plus jeunes générations, en accès libre, pendant plus de deux mois, le génie de cet artiste hors normes, à travers des œuvres inédites, mais aussi des liens nouveaux tissés entre ses pièces les mieux connues, les plus aimées. Abbas Kiarostami écrivait: “Jour merveilleux de la naissance. Jour amer de la mort. Quelques jours au milieu.” Séjournons ensemble, avec la fantaisie et la joie si chères à Kiarostami, dans ce milieu du gué tapissé encore de tant de secrets.»
Avec cette exposition/rétrospective, vous aurez de quoi passer juillet au frais à Beaubourg. Le programme des séances en images plus haut et le reste en réservant sur le site. A vous de jouer !
Bill Péllicule le 29/06/20211
Abbas Kiarostami - Les chemins de la liberté - 26/07/2021
Centre Pompidou Place Georges Pompidou 75004 Paris