L'AUTRE QUOTIDIEN

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Yveline Tropea joue de l'Indicible chez Anne de Villepoix

Allez, c’est la dernière occurrence pour aller voir l’Indicible d’Yveline Tropea qui se compose de dessins libres faits de perles. Les formes s’y mêlent, y glissent, dans des ensembles hybrides, évocateurs de personnages chimériques entre hommes, bêtes et paysages.

Chaque œuvre est le chapitre d’une histoire, au croisement entre expérience intime et tradition africaine, qui explore les thèmes de l’enfance, de la magie, de la violence. Artiste française, née en Italie, Yveline Tropea travaille désormais entre la France et le Burkina Faso. Des madones italiennes aux foires de Brueghel, des planches anatomiques à l'esthétique publicitaire burkinabé, ses inspirations sont aussi diverses que ses voyages. Son exposition personnelle « L'Indicible » est jusqu’à ce soir à la galerie Anne de Villepoix, avec la série «La part de l'invisible».

Sur le fond sablonneux, aux formes douces, des perlages d’Yveline Tropea, on retrace sa géographie imaginaire, aux confins du réel, du merveilleux et de l’effrayant. Elle s’est nourrie du surréalisme et de l’art brut, des rites vaudous et des récits des griots, de toutes les légendes qui parcourent l’Afrique sauvage et mystique, du nord au sud, entre paganisme et animisme.

Ses œuvres se lisent comme des contes, avec leurs personnages, marionnettes brodées aux formes hybrides, qui mêlent morts et vivants, hommes et bêtes, symboles et références intimes.


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« Avec cette grande sensibilité qui habite son imaginaire et une technicité aussi précise que précieuse, Yveline Tropéa compose des œuvres-mosaïques de perles qui livrent une part de l’invisible sans pour autant déflorer le mystère de la création », résume Floréal Duran.

Les fonds de perles et les personnages brodés laissent partout deviner le rôle invisible et pourtant bien présent de la main de l’artiste. C’est la main souvent qui la guide, qui croisent les formes et les silhouettes, qui s’oublie dans la fluidité du dessin libre.

La matière des perles, une multiplicité dont l’ensemble forme un tout, prend plus de relief encore dans les œuvres les plus récentes. Parmi ces tableaux vivement colorés, très denses, celui qui est intitulé Confinement détonne : plus sobre, il concentre sur un fond noir et blanc des visages hallucinés, bouches ouvertes, aux yeux exorbités, d’une grande force expressive.

Emeline Grosbois le 11/05/2021
Yveline Tropéa - L’Indicible -> 11/05/2021
Galerie Anne de Villepoix 18, rue du Moulin Joly 75011 Paris