L'AUTRE QUOTIDIEN

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Rapido, le vite disques du mardi moi oui

Quand électro, point trop n’en faut, c’est Flying Lotus et Leon Vynehall, le jazz passé à la trappe 2020 du Phil Dawson 6Tet, la soul de Dawn Richards et le second hommage à Jean-Luc Le Ténia de La Souterraine. Mardi fantaisie d’avant découvre-feu… 

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Outre l’intérêt de découvrir un excellent anime qui exalte la culture black sur Netflix via le personnage de Yasuke, premier samouraï africain connu, on tend aussi l’oreille avec la BO signée Flying Lotus qui affiche tout bon, encore une fois, avec ses invités Denzell Curry, Niki Randa et Thundercat. Pas question de souligner au pochoir les thèmes de l’anime ni de se la jouer pompier, sauf quand ça colle avec les combats de Mescha, ces abomiffreux robots méchants. Pour le reste, ça s’écoute avec ou sans l’image, quoiqu’en y prêtant un peu attention, c’est du grand art à ajouter sans projeter et à accompagner sans pourrir par l’omniprésence. Vous avez sûrement un de vos proches abonné à Netflix … à ne surtout pas rater.

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Rare, Forever se tourne vers l'intérieur et bien qu'il soit aussi soigneusement construit que le précédent Nothing Is Still, il est plus souvent abstrait, fracturé, complexe et imprévisible, flottant à travers les voies. Le meilleur exemple en est la rave capricieuse de Snakeskin ∞ Has-Been, avec son drop vertigineux et ses stabs en forme de guêpe dans un bocal, qui se désintègre sans prévenir dans le nocturne pastoral de sa coda. Rare, Forever ne se livre qu’après une écoute attentive et ce sont les influences classiques et jazz qui sont les plus perceptibles, en particulier sur les titres de fin Ecce ! Ego ! et All I See Is You, Velvet Brown et le majestueux crescendo techno orchestral de Mothra. House et jazz, what else ?

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It’s Time de Phil Dawson avait jusqu’à ce matin échappé à nos oreilles. On ne regrette rien car la découverte est plus qu’impeccable et nous ravie. Pour une fois que ce n’est pas du spiritual jazz, venez donc vous plaindre … Ce mini album de 6 titres est l’œuvre d'un musicien dont la liste de crédits est longue : la légende sud-africaine de la trompette Hugh Masekela, le co-créateur de l'afrobeat Tony Allen et le créateur du jazz éthiopien Mulatu Astatke, ainsi que de nombreux artistes brit-jazz et autres artistes roots internationaux. "It's Time" mêle le groove de l'afro-jazz, l'improvisation libre, la poésie parlée et une atmosphère d'un autre monde, avec des paroles et des titres qui laissent entrevoir une vision peu orthodoxe de la réalité et de l'époque dans laquelle nous vivons. Cool et funky.

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Avec un CV qui comprend une pom-pom girl, un animateur d'Adult Swim, un vendeur de nourriture végétalienne et un expert en arts martiaux, il n'est peut-être pas surprenant que Dawn Richard s'ennuie en jouant dans un seul genre. Sous-titré "An Electro Revival", son sixième album n'en est pas moins une affaire tentaculaire ; R&B, house et trap se bousculent aux côtés de curiosités telles que "Le Petit Morte (a lude) une jam de rupture chantée de manière inattendue sur la "Sonate au clair de lune" de Beethoven.

D'un point de vue sonore, "Second Lines" se divise en trois suites : une salve de morceaux d'ouverture conviviaux, une section médiane inégale qui semble être principalement constituée d'interludes, et un rallye tardif de pop électronique émotionnelle. À la première écoute, ce sont ces derniers qui offrent les moments de gloire du disque, notamment la vulnérabilité émotionnelle envoûtante de "The Potter" ("Are you proud ? Who will hold me now ?") et "Perfect Storm".

Mais s'il y a un fil conducteur dans "Second Line", c'est bien l'hommage culturel et artistique rendu à la Nouvelle-Orléans, la ville natale de la chanteuse. Ces hommages se traduisent musicalement, notamment sur des titres comme "Bussifame", mais les pièces maîtresses de l'album - des conversations entre Richard et sa mère - racontent leur propre histoire. Et quelle histoire !

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"Jean-Luc, Jean-Luc, Jean-Luc… je le vois encore hurler son prénom, à poil, devant le petit public du Lézard, son bar fétiche du Mans.
J’entends encore Hugo Cassavetti passer « Laurent Boyer » chez Lenoir (sur France Inter), à la surprise générale.
Je le vois encore reprendre Anne Sylvestre en slip et en cochon pendu à la Guinguette Pirate.
À l’époque, je pensais que c’était un petit chauffage à bain d’huile à l’écart où se réunissaient les amoureux du bizarre dans le grand parking souterrain de la musique populaire.
Et puis il en a eu marre d’être pris pour le rigolo de service, il est passé sur « off »..
Mais il y avait les passeurs : Didier Wampas, bien sûr, mais aussi Katerine, Bruit Noir, de Pourquery, l’édition du journal, la première mausolée tape de Gontard…
Et puis il y a eu d’autres « Tapes » où l’on entend bien que ça n’était effectivement pas le rigolo de service, qu’il était finalement bien plus « grave » que la plupart des rockeurs révoltés du showbiz.
Et puis les mails des fans qui cherchent l’album et qui me parlent de leur « expérience » avec Jean-Luc, ceux qui ne l’ont pas connu de son vivant.
Je n’aurai jamais imaginé un truc pareil.
Je suis jaloux. Salaud."
Ignatus

Rapido Furax le 4/05/2021


Flying Lotus - B.O. Yasuke - WARP ,
Leon Vynehall - Rare, Forever - Ninja Tune,
Phil Dawson - It’s Time - Kudos Records,
Danbw Richard - Second Line - Merge,
V.A. - Teniamania 2 - La Souterraine