L'AUTRE QUOTIDIEN

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Avec Dean Monogenis, Zuckermerde a peut-être gagné le challenge du virtuel…

En perte de notoriété, Facebook a été obligé de se réinventer ailleurs. Et rien de mieux que le Métaverse, un univers soi-disant parallèle pour s’y projeter virtuellement. En hyper-riche qui ne voit que ses futurs profits, Zuck a menti jusqu'à plus soif, réussissant à imposer sa charte débile au monde avec des IA à deux balles qui confondent nu et porno, vocabulaire basique et attaques contre la bienséance, quand cela ne sert que lui… Oui, mais Dean Monogenis ?

Pour faire face à l’isolement physique et mental, ce nouveau cycle d’œuvres de Dean Monogenis interroge la notion de lieu et prône la connectivité. Il nous invite à entreprendre un voyage virtuel le long d’un littoral imaginaire et donc attirant mais inaccessible. Ce dernier a été créé à partir des « souvenirs de la sensation des lieux », pour reprendre le poème de Richard Nonas, point de départ de la réflexion de l’artiste. Composée de paysages fragmentés liés entre eux sur les plans formel et conceptuel, l’exposition nous permettra de retrouver une liberté de mouvement — et de pensée, nous incitant à imaginer la « douleur de ce désert, ces bois, cette ouverture dans la chambre… ». Mais ouverture vers où ? Et pour combien de temps ?

Dean Monogenis est un artiste américain aux racines grecques qui vit et travaille à Brooklyn. Ses tableaux nous montrent des espaces oniriques où des éléments architecturaux et naturels s’entrelacent. Au milieu de paysages rocheux envahis par la végétation sauvage, on discerne des immeubles modernistes, des échafaudages colorés, des maisons d’architecte imaginaires. Balançant à la frontière entre le réel et le fantastique, les œuvres semblent incarner un état de transition permanent, un dialogue continu entre l’urbanisation et la nature, et forgent une vision utopique à l’allure dystopique. Depuis l’effondrement des tours jumelles à New York, Dean Monogenis a pris conscience que les bâtiments, comme les hommes sont destinés à vivre et mourir et, tout comme les hommes, ils sont enveloppés par des histoires. Ce sont ces histoires précisément que l’artiste essaie de faire ressortir quand il isole des ensembles architecturaux et les place dans des environnements incongrus pour qu’ils s’ouvrent et se révèlent différemment.

Dean Monogenis peint habituellement sur des panneaux de bois ou d’aluminium à l’aide de pochoirs et de rubans adhésifs, et combine des éléments abstraits avec des composants picturaux réalisés jusque dans les détails les plus fascinants. Les lignes, les bords et les textures ont une grande importance pour lui, alors que son geste reste prémédité et précis, sans pourtant perdre sa spontanéité.

En 2013, Dean Monogenis a reçu le prix « Artist in the Market Place (AIM) », attribué par le Bronx Museum of the Arts (Bronx, NY, USA) pour lequel il a réalisé un ensemble de sculptures en 2014. En 2013 et 2016 il était en résidence au CCA Andratx, Mallorque, Espagne.
Continuous Coast, deuxième exposition personnelle de Dean Monogenis dans l’espace parisien de Xippas présente les peintures les plus récentes de l’artiste, réalisées pendant les mois d’immobilité dues au Covid. Et si vous ne voyez pas le lien entre virtuel et actualité, c’est que vous avez eu, malgré les pass sanitaires, l’envie d’arpenter le monde. Cherchez l’erreur … 

Jean-Pierre Simard le 8/11/2021
Dean Monogenis - Continuous Coast → 15 janvier 2022

Galerie Xippas 108, rue Vieille du Temple 75003 Paris