En double négatif de "Crave", "Le Cirque de Consolation" étonne un peu moins que le premier album de Léonie Pernet. Mais une fois passée l’impression de se retrouver en terrain connu; c’est cette nouvelle exploitation du terrain qui entraîne l’adhésion. A force, se laisser surprendre, et se perdre ensuite…

Second album de Léonie, Le Cirque de Consolation (InFiné & CryBaby), habite un monde où les frontières se dissolvent et où chacun fabrique son utopie unique et singulière. Le disque questionne ainsi les liens entre la musique pop, les cultures africaines et la musique électronique, la musique néo-classique ou encore le rôle de la voix, qu'elle soit humaine ou synthétique. Les deuxièmes albums peuvent être un processus douloureux pour un artiste - combien il est rafraîchissant d'en entendre un aussi résolument optimiste, sans pour autant perdre sa lucidité.

Si le désir qui était au centre de Crave n'a pas été résolu, la jeune multi-instrumentiste et chanteuse a trouvé une nouvelle perspective, un regard plus ouvert et positif sur sa propre vie et son travail. Il est peut-être révélateur, alors, que le titre ait été le premier élément de l'album à exister : car il est et a toujours été un voyage de consolation personnelle (et collective) d'abord, une confrontation musicale avec soi-même.

"Ce disque est un parallèle à mon parcours, confirme Léonie, il reflète ce qui s'est passé dans ma vie depuis la sortie de Crave et ce que je ressens aujourd'hui. Il y a toujours beaucoup de mélancolie, mais beaucoup plus de soleil et de lumière. En quatre ans, je suis devenue sobre, ce qui m'a sauvée; j'ai beaucoup travaillé sur ma voix, ce qui s'inscrit dans une volonté de parler, de m'adresser plus directement à mon public, et aussi dans une démarche plus prononcée...".

Et, pour les mal-entendants, sourds au feeling/son de l’époque et de ses divers résonateurs putassiers, l’exégèse en est là :

Jean-Pierre Simard le 26/11/2021
Léonie Pernet - Le Cirque de Consolation - InFiné & CryBaby